Aujourd’hui, voici le texte de Manon Drique en réponse à l’appel à écriture d’Alain André à partir du livre de Emmanuelle Berheim « Tout s’est bien passé ».
MATIN
La lumière coule à travers les stores sur les tomettes rouges. Elle remplit peu à peu la pièce et grimpe le long des murs.
Il est huit heures, les cloches de la cathédrale lancent le premier carillon de la journée. J’ouvre la grande fenêtre pour mieux les écouter sonner. La fraîcheur de l’automne qui s’annonce me saisit et déclenche quelques frissons. Elle dissipe les dernières brumes de sommeil encore agrippées à mes paupières.
Le soleil crisse sous mes yeux et glisse sur le sol irrégulier.
L’équilibre des meubles est fragile ici, tout est un peu vacillant.
Je m’assois par terre, les briques sont légèrement rugueuses, j’attends.
J’amarre.
L’odeur de café me chatouille les narines.
Les cloches retentissent à nouveau ; il est temps.
Encerclée par la nouveauté, j’entends mon cœur nomade battre plus fort.
Dehors, il y a des cris d’enfants, des cartables sur les épaules.
Nos rentrées se croisent dans la rue de la Cathédrale.
Elles se reconnaissent.
Manon DRIQUE