Par Christine Dessaux
Christine Dessaux-Lepointe, poète, lauréate du grand prix des poètes lorrains 2008, collaboratrice des Editions Gelbart, nous parle de son premier atelier d’écriture poétique mené sur la Toile. Elle a écrit un texte poétique en rapport avec l’atelier d’écriture.
Tantôt, comme un oiseau
Qui joue avec l’ombre sur un mur blanc
Il s’étire, se déploie.
Tantôt, il ne s’ouvre ni se ferme.
Tu te tiens devant lui.
Dans le jour qui point.
Dans celui qui recule.
Sur la diagonale du temps
Tu ne sais.
Comment savoir ?
Avec quoi nommer ?
Tu ne sais.
L’hiver s’est enfoncé dans la terre.
Et ne veut pas en démordre
Mais toi tu te souviens de
Vos mots pleins la bouche de
Vos sourires pleins les yeux et des
Battements dans la poitrine…
Comment ne pas ?
Tu te souviens c’est tout et même si
Les mots pleuvent
Tu hésites.
Comment nommer ce qui ne se dit pas ?
Lui dit c’est moi mais toi
Tu ne vois ni forme ni lumière
Qui frôlerait ton visage
Tu sens seulement
Que ça claque
Que c’est net
Que c’est sans appel.
Le miroir est désert
Ni inspir ni expir :
Un entre-deux ?
Entre inspir et
Expir ?
Tu te dis qu’un
Autre vent soufflera
Et même si
Ton regard est sombre il
Sourit.
L’attente ne sait pas
Qu’elle attend.
Muette
Comme une pierre
Elle se pose au bord de tes lèvres
Mais lui ?
Tu ne peux dire
Quand où comment.
La neige recouvre tout
Toi, tu t’enfonces
Dedans
Tu attends.
Qu’il te trouve
Qu’il te prenne
Dans un tremblé de voix
Si frêle si
Ténu si
Brûlant
Qu’il se pose
Le silence
Son silence