Nous avons eu la joie d’accueillir le partenaire de notre concours de nouvelles, la revue rue Saint Ambroise, à l’occasion du lancement de leur nouveau numéro. Un public nombreux était venu écouter les textes des auteurs du numéro 53.
La revue N° 53 inaugure une nouvelle mise en page, avec un sommaire élégant en ouverture, résumant en deux lignes le sujet de chaque nouvelle. La première est toutefois dédiée, comme dans les livraisons précédentes, à une figure émergente du format court, ici, l’argentine Samanta Schweblin.
« C’est toujours comme ça dans une maison », est issue de son livre « Sept maisons vides » (Grasset, 2022, prix du National Book Award étranger). Nous entrons par le jardin dans un univers étrange où les personnages se confrontent à l’impossible deuil. Cette nouvelle, qui n’est pas sans rappeler l’univers de Raymond Carver dans ce qu’elle a d’intime dans l’ellipse, parle d’un homme « qui vient régulièrement chercher dans le jardin de sa voisine les vêtements de son fils disparu que sa femme y a jetés ». Une situation répétitive à laquelle sa voisine va essayer de mettre fin, mais le deuil est-il un processus rationnel ?
Avec une certaine légèreté, Samanta Schweblin nous met de plain-pied avec nos contradictions dans nos rapports aux autres, intrusifs ou touchants, révélant souvent notre humanité en nous renvoyant à une solidarité primordiale avant même qu’on n’ait pu le choisir.
S’enchaînent ensuite des nouvelles intimistes, dont celle de Monique Coant-Blond, hommes et femmes aux prises avec les difficultés de faire durer leur un couple, puis des nouvelles plus surréalistes, comme « Retour à l’animalité » de François Teyssandier, celles de Raphaël Liguori, Véronique Pédréro, Daniel Argelès, ou Marie-Pascale Lescault. Trente-deux nouvelles éclatantes, surprenantes, figurent au sommaire de cette livraison, à découvrir sans attendre ici !
Texte et image : Danièle Pétrès