Partenaire depuis quatre ans dans l’accompagnement à l’écriture des récits de vie, Aleph-Écriture et le groupe Bayard ont donné le coup d’envoi de leur nouvelle saison avec la romancière Irène Frain. N’attendez plus pour écrire votre histoire : le programme « J’écris sur ma vie » commence par un mois d’ateliers gratuits en octobre.
Découvrir le sujet, jeter un texte sur le papier en trente minutes, puis le lire à haute voix devant un écrivain de renom qui en fera la critique. L’exercice peut sembler très intimidant, surtout pour des auteurs amateurs. C’est pourtant avec un grand enthousiasme que les volontaires se sont prêtés au jeu face à la romancière Irène Frain vendredi 29 septembre.
La rencontre a eu lieu dans les locaux de Bayard à Montrouge (Hauts-de-Seine), à l’invitation du groupe de presse et de l’école Aleph, première en France dans la formation à l’écriture. Partenaires pour la quatrième année consécutive, ils ont imaginé cet événement inédit pour lancer leur nouvelle saison d’accompagnement aux récits de vie. Un programme spécialement conçu pour celles et ceux qui souhaitent transmettre leur histoire ou laisser une trace de leur existence.
La « première fois »
Dans le jargon des ateliers d’écriture, on ne critique pas un texte, on en fait un « retour ». Irène Frain maîtrise parfaitement la discipline, elle qui, quand elle pose la plume, endosse régulièrement le rôle d’animatrice. Elle s’adressait vendredi matin à une vingtaine d’invités, pour la plupart lecteurs des titres Le Pèlerin, La Croix et Notre Temps. Tous ont fouillé dans leurs souvenirs pour coller au thème spécialement choisi : la première fois. Une première fois « racontable », a précisé Marc en introduction. Lui a écrit l’instant où il a serré son fils adoptif dans ses bras ; Diane, le jour où elle a eu envie d’écrire ; Anne, la rencontre de son futur gendre ; Patrick, sa première foi d’enfant, « foi sans s ». « Vous avez raison. Écrire, ça peut être contester, contester les modèles notamment », a approuvé Irène Frain en savourant l’originalité.
« La vie quotidienne peut être puissamment romanesque, pour peu qu’on sache le remarquer ». Irène Frain
Le récit d’un trajet à vélo dans Paris lui a fait dire que « la vie quotidienne peut être puissamment romanesque, pour peu qu’on sache le remarquer » ; celui d’un accident vasculaire cérébral, qu’« une première fois peut se transformer en leçon de vie » et, alors, « le lecteur ne peut qu’entrer en empathie ». Chaque texte, chaleureusement accueilli, a permis d’en dire un peu sur soi. Et tous ont servi de support à Irène Frain pour expliquer les ressorts techniques : ce qui fait le suspens ou l’humour, ce qui crée l’inattendu ou rend le personnage attachant… Autant de pistes à explorer dans l’écriture.
Apprivoiser la peur d’écrire
« Car écrire, c’est la liberté. La liberté de se révéler », a expliqué l’autrice d’Un crime sans importance qui s’est toutefois livrée à quelques confidences. « On dit que la peur est le principal ennemi de l’écrivain. Je peux vous le dire, oui j’ai peur. À chaque fois. Il y a des moments où ça ne vient pas. Et des moments où l’on peine à trouver les mots, l’adéquation entre l’exactitude et la sincérité de ce que l’on veut dire. Mais les peurs s’apprivoisent, ça s’apprend. »
C’est précisément ce que l’on fait chez Aleph-Écriture. Et parce que l’écriture de soi est un chemin que certains ne peuvent parcourir sans guide, l’école fondée en 1985 s’est imposée comme pionnière dans l’accompagnement des projets autobiographiques. « N’est-il pas important, dans un monde où tout va trop vite, de prendre le temps de revenir sur soi, sur sa vie, sur son travail, sur ses habitudes, sur les générations qui nous ont précédées, sur ce qu’elles nous ont laissé ? », interroge Sylvie Neron-Bancel, coordinatrice du parcours « J’écris sur ma vie ».
Voilà pourquoi Michèle Cléach, biographe et spécialiste des récits de vie à Aleph, a conçu des dispositifs de formation spécifiques en partenariat avec Bayard. Ils sont animés tout au long de l’année par un collectif de formatrices dédié. « Avec Anne Baatard, Renée Combal-Weiss et Isabelle Pleskoff, pour ne nommer qu’elles, nous marchons dans la même direction, reprend Sylvie Neron-Bancel. Car avons toutes à cœur d’accompagner chaque participant au plus près de l’écriture de son histoire. »
Écrire pour transmettre
Chez Bayard aussi, « nous avons la conviction que toute vie mérite d’être racontée », affirme Catherine Lalanne, responsable éditoriale du projet « Récit de vie » commun aux différents titres du groupe de presse, et rédactrice en chef au Pèlerin. Si nous proposons à nos lecteurs de prendre la plume, c’est pour donner à chacun les moyens d’écrire et de partager ce qui a compté. » Pour transmettre un témoignage aux générations futures, ce que Sylvie Neron-Bancel ne peut qu’encourager : « “Que restera-t-il de nos échanges, de nos SMS, de nos WhatsApp ?”, nous demandait un de nos participants, convaincu de l’utilité d’écrire, de laisser une trace à ses descendants pour qu’eux-mêmes ensuite continuent. » Pour éprouver aussi « la satisfaction d’apporter sa petite pierre à notre histoire commune », ajoute Catherine Lalanne. « Car mis bout à bout, les textes personnels des auteurs amateurs participent à nous raconter tous. » Voilà pourquoi, chaque année, Bayard imprime des livres à partir des écrits produits dans le cadre de son partenariat avec Aleph.
De toute façon, « on n’écrit pas pour soi », abonde Irène Frain qui vient de signer Écrire est un roman, ouvrage à paraître chez Seuil ce vendredi 6 octobre dans lequel elle raconte son expérience profonde de l’écrivain. « On écrit pour partager, pour laisser une trace, pour se faire comprendre. L’écriture, c’est souvent un rêve de dissiper les malentendus. C’est aussi un rêve de beau. »
Aleph et Bayard permettent de passer de ce rêve à la réalité dans un cadre à la fois inspirant et sécurisant. Ateliers, résidences d’écriture, suivis personnalisés : le détail du programme « J’écris sur ma vie » est à découvrir ici : https://votrehistoire.aleph-ecriture.fr
Lancez-vous gratuitement dès maintenant ! Si l’inspiration est déjà présente, n’attendez plus : Aleph, La Croix, Le Pèlerin et Notre Temps vous offrent un mois d’ateliers gratuits en octobre pour commencer à écrire votre histoire. Prochain atelier lundi 9 octobre 2023. |
Texte et photos : Lucile Métout