Proust Marcel, La fabrique de l’œuvre, sous la direction d’Antoine Compagnon, guillaume Fau et Nathalie Mauriac Dyer, ed. Gallimard /bibliothèque nationale de France
Un cadeau idéal pour ceux qui aiment l’auteur (sans avoir forcément lu toute la recherche ! Nous sommes nombreux), mais aussi ceux qui sont intrigués par les ateliers d’écrivain en général et ceux aussi qui courent après le temps… et ont raté l’exposition passionnante du même nom « La fabrique de l’œuvre » qui s’est tenue du 11 octobre 2022 au 22 janvier 2023 à la BNF en hommage au centième anniversaire de la mort de Marcel Proust !
Ce recueil a été conçu comme un abécédaire ludique, par exemple C comme Céleste Albaret, sa femme de chambre mais aussi première lectrice, M comme madeleine, qu’on ne présente plus, P comme paperoles, supports singuliers de réécriture… De plus grâce à ses nombreuses illustrations (de tableaux, photos, carnets) il peut se déguster par petits bouts, de bonne heure ou tard le soir. On y apprend que Marcel Proust aurait détruit 32 de ses cahiers, que la recherche s’intitulait au début « les intermittences du cœur », que l’illustre auteur faisait parfois des fautes d’orthographe, qu’il ne recevait qu’au lit, que son manuscrit fut rejeté par plusieurs maisons d’édition et bien d’autres choses encore, surprenantes, amusantes voire émouvantes comme les lignes d’écriture sur « l’enveloppe souillée de tisane », qui seraient les dernières de Marcel Proust. Cela pourrait presque se lire comme un roman d’aventures…
« Je ne puis comprendre qu’un monsieur puisse employer trente pages à décrire comment il se tourne et se retourne dans son lit avant de trouver le sommeil », Georges Boyer lecteur pour les éditions Ollendorf, lors du refus du manuscrit en 1913.
Emmanuelle Pavon-Dufaure
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