Nuit de la lecture : « Alors ce soir » – Dominique Debatisse et Murielle Ouahi (4/4)

Pour cette nuit de la lecture 2022, où nuit et amour étaient deux mots pour donner direction aux imaginaires, 30 participants ont écrit à partir du poème « Alors ce soir » de Cécile Coulon (Noir Volcan, Le Castor Astral). Voici les textes de Dominique Debatisse et Murielle Ouahi.
Dominique Debatisse

                                                                       Ici et là-bas

Les montagnes m’accueillent sur leur trône imposant

Dans leur robe d’automne et leur tendres versants,

En cet automne naissant aux feuilles rousses et or,

Je m’approche de l’eau, j’arrive tout au bord.

le lac entre leurs flancs, comme une fenêtre ouverte,

Déploie ses miroirs bleus et ses ondes apertes

S’insinue dans les boucles de leurs bois encore sombres

Et reflète dans l’eau la lumière de leurs ombres.

Alors ce soir je t’écris pour te le dire :

L’été n’est jamais si beau que lorsqu’il flamboie

Et traverse les murs juste avant de s’éteindre.

Au parapet de pierre je m’accoude et je pense

Aux jours heureux d’avant, rieurs autant que denses

Les fleurs sont toujours là dans leurs vases accortes,

Mais la vie a voulu que le bonheur en sorte.

Alors je continue, je marche et je contemple

Le lac qui disparaît et dont les vagues tremblent.

La beauté de ces lieux ne sont que pâles reflets

De ce que tu peux voir, que tu dois habiter.

Alors ce soir je t’écris pour te le dire :

L’esprit tout près du cœur n’est jamais si près de comprendre

Unis,  ils te rejoignent,  à force de t’aimer.

Murielle Ouahi

Haute mer tu partiras mais

Haute mer tu partiras mais reviendras toujours vers moi et moi vers toi.
De grandes vagues porteront nos souffles, nos soupirs et nos angoisses aussi.

Alors ce soir mon amour
je t’écris
pour que mes sentiments s’accrochent à tes lèvres comme la tempête aux falaises.

Des vaguelettes, étincelantes dans les brumes de nos hésitations, souffleront le murmure de nos voix et de nos mots d’amour.
Oh finitude infinie de nos sens, tu t’écraseras sur les grains de la blancheur qui s’étale sous nos yeux, sous nos pas, dans le sable de nos espoirs partagés.

Alors ce soir mon amour
je t’écris du fonds de mon âme ces quelques lignes pour inscrire des mots que la mer n’effacera pas comme le voyage de nos vies.

L’air emportera nos respirations comme embruns.
Les parfums iodés de notre amour resteront en nous, en moi, en toi,
collés à nos peaux comme grains de sable sur cette longue plage face à un horizon jamais le même.

Alors ce soir mon amour
je t’écris
pour que tu me dises enfin, tes mots d’amour, de toi à moi comme ma mémoire les gardera.

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