Nathalie Ohana aime écrire des histoires et accompagner les parcours de vie par le programme de coaching qu’elle a créé. Elle vient de publier aux Editions Frison Roche son premier livre « Réveiller ma mère ». Elle a suivi un stage d’écriture du scénario à Aleph qui a confirmé son désir d’être lue. Elle sera en dédicace le 15 décembre à la Librairie des Femmes à Paris.
L’Inventoire : Vous avez créé un concept de développement personnel « développer sa singularité », en quoi ce nouveau métier vous a-t-il aidée pour l’écriture de ce roman ?
Nathalie Ohana : En effet, depuis deux ans, j’accompagne des hommes et des femmes à formuler leur « mission de vie ». Et très tôt, j’ai moi-même formulé que la mienne était de « raconter des histoires ». Le récit de vie est devenu central dans le programme si bien qu’on le termine en écrivant sa propre histoire. Est venu le moment pour moi de raconter mon histoire à travers celle de ma mère.
Maladroite d’intelligence
Que raconte votre premier roman « Réveiller ma mère » ?
Ce livre présente le personnage romanesque qu’était ma mère. Une femme solaire, terriblement attachante, intuitive qui « savait » au delà des mots, qui m’a semblé toute ma vie maladroite, et que j’ai découverte en écrivant sur elle, « maladroite d’intelligence » comme m’a dit Christian Bobin. Oui ma mère avait une grande intelligence et c’est dans le réservoir infini d’amour qu’elle m’a donné que je puise mon énergie vitale, pour aimer et écrire.
Comment a été déclenchée en vous l’idée de ce roman ?
Il a fallu plusieurs facteurs pour que le roman que j’ai porté en moi toute ma vie puisse prendre forme. Il y a eu la mort de ma mère, mais pas seulement. Des rencontres marquantes, un grand travail sur moi m’ont permis de l’écrire quasiment d’une traite et avec une détermination que je ne me connaissais pas.
Que vous a apporté la formation au scénario que vous avez suivie avec Marc Gautron ?
Pendant la semaine de stage, j’ai ressenti un tel bien être intérieur à chaque fois qu’il fallait raconter une histoire, j’ai ressenti aussi beaucoup d’émotion chez les participants lorsque je lisais ce que j’avais imaginé, que cela m’a donné confiance en ma capacité d’émouvoir et d’intéresser le public.
Avez-vous fait lire votre roman à votre entourage avant de l’envoyer à un éditeur ?
Oui, je l’ai fait lire à deux amies. L’une connaissait ma mère, l’autre non. Les deux ont été très marquées par la lecture du livre. Et puis, j’ai envoyé le manuscrit à Christian Bobin et c’est lui qui m’a encouragée à le publier.
Comment avez-vous trouvé votre éditeur (Frison Roche Belles Lettres) ? Quelqu’un vous a-t-il conseillé de le lui envoyer votre manuscrit ?
J’ai identifié l’éditeur sur Instagram et je lui ai envoyé via leur site. Ils m’ont répondu deux jours après que le contenu du livre et le traitement les avaient touchés.
Un extrait de votre livre pour donner envie à nos lecteurs de le lire ?
Les mots étaient comme les légumes trop luisants que nous achetions au marché, mais que jamais nous n’osions jeter dans la marmite. Oui, les mots paraissaient trop beaux pour t’appartenir vraiment, pour emplir ta bouche de leur saveur. Tu ne faisais que les emprunter pour écrire au syndic ou pour faire valoir tes droits. Tu déchirais une feuille de ton bloc-notes et tu souffrais pendant la rédaction de la lettre. De ton écriture maladroite de jeune fille immigrée, tu commençais tes lettres par « je soussignée » en te délectant de ces mots littéraires que tu savais placer. Et puis, très vite, le crayon en l’air, tu me regardais pour que je t’aide. Lorsque ma voix te soufflait les phrases à aligner, ton stylo galopait.
Merci Nathalie.
Nathalie Ohana est diplômée de l’ESCP. Après avoir travaillé dans un grand groupe, elle a développé le programme de développement personnel qu’elle a créé : « Avoir plusieurs vies ». Aujourd’hui, c’est sa propre expérience qu’elle livre à travers ce récit. Elle viendra le présenter à la librairie Des femmes le jeudi 15 décembre à partir de 19h.
Nathalie Ohana : « Réveiller ma mère » aux Editions Frison Roche