Pour célébrer ce moment de liesse nationale, cette photo prise dans le 11ème arrondissement 15 minutes avant la victoire de la France de la Coupe du Monde 2018 !
Il y a des trucs qui se passent un jour de finale qui ne se passent jamais normalement. On est dans le métro, il est 17 heures 40 et le conducteur de la rame prend le micro pour proclamer:
« Il y a des amateurs de foot dans cette rame? Alors, pour ceux-là, je tenais à leur annoncer qu’on en est à 4 – 2 pour la France »
s’en suivent des rires et une clameur générale dans le wagon. Même, quelqu’un sort en chantant, un autre lance « On est des champions ». Tout le monde se regroupe sur les terrasses aux coins des rues pour regarder l’écran géant qu’ont installé les cabaretiers pour l’occasion. Personne ne veut regarder le spectacle seul. Certains ont réservé leur place la veille pour être sûrs d’être en pôle position. Des groupes d’amis se mêlent bientôt à d’autres groupes dès qu’un but est marqué, en une liesse chorale où chacun se sent à ce moment-là faire partie d’une nation. Plus tard, des personnes interviewées diront qu’elles n’iront pas travailler demain. C’est les congés payés de 36, la libération de Paris en 45. Les souvenirs et les images défilent, de très sombres récemment, balayés le temps d’une soirée conjuratoire. Paris redevient une fête.
Pourquoi le football fédère-t-il autant? Pourquoi cette ferveur entraîne-t-elle un élan populaire de fierté nationale ? Peut-être parce que c’est un des jeux les plus démocratiques (il suffit d’un ballon), peut-être aussi parce que la victoire est le fruit d’un long travail de préparation, l’accomplissement d’un rêve de réussite, et que chacun peut ainsi se projeter dans une histoire victorieuse, retrouver un sentiment d’appartenance à travers ce récit mythique national.
Dans l’actualité du livre, L’Inventoire a sélectionné ce soir « Dans la tête de Didier Deschamps » pour en savoir plus sur l’entraîneur qui a permis la victoire de la Coupe du Monde de l’équipe française. Après tout, s’entraîner à pousser un ballon, c’est un peu comme s’entraîner à écrire un livre jusqu’au bout!