Les Mains pleines, Guillaume Collet (Bourgois), par Pierre Ahnne

Pierre Ahnne est écrivain et a créé un blog littéraire. Il partage avec L’Inventoire cette semaine, un article sur un livre dont l’histoire se déroule dans une grande maison, avant la remise des prix du concours ce samedi 14 septembre !

Le premier roman de Guillaume Collet (1), qui disait si bien l’imbrication du corps et des choses, de l’individuel et du social, aurait aussi pu avoir pour titre L’Homme et la ville. Pour un peu, ce livre-ci pourrait s’intituler L’Enfant et la maison. Bon, il ne s’agit plus tout à fait d’un enfant…

Ce héros anonyme, comme le sont tous les autres personnages, s’est dirigé, « après des études à l’université », « vers la cascade de cinéma ». Curieuse spécialité, qui ne lui rapporte pasgrand-chose et ne l’occupe guère. Aussi a-t-il été désigné par « Famille » pour répondre aux messages inquiets de « Grande-Mère », laquelle est persuadée « des attaques menées par des nuisibles » contre elle et son mari, qui vivent dans une « Grande-Maison » à la campagne.

À partir de ce point de départ, les événements suivront, en un bref récit qui n’est pas sous-titré roman, leur cours implacable et parfaitement dépourvu de romanesque : tentatives de « Petit-Fils » pour cerner puis endiguer les errements de « Grande-Mère », à base de listes, de pertes de mémoire et de délire de persécution, le tout dans le silence catatonique de « Grand-Père », et sur fond d’inquiétude ou d’atermoiements familiaux ; échec de ces efforts ; aggravation de l’état du couple, hospitalisation, mise sous tutelle… tout ce qui s’ensuit.

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