En réponse à notre appel à écriture, » Et si moi, j’appelais », voici un texte et une photographie de Valérie Demorge
Et si moi, j’avais appelé…
Marguerite. Après avoir relu «La vie matérielle», je lui aurais confié que j’ai délesté armoires et tiroirs aidée de ses mots «Si on ne jette pas, si on ne se sépare pas, si on veut garder le temps, on peut passer sa vie à ranger, à archiver la vie».
Simone. Je lui aurais dit que ses mémoires avaient un peu dérangé les miennes à l’âge où l’esprit se construit et que je lui en suis reconnaissante.
Emile. Je lui aurais raconté que j’ai gardé l’un de ses livres «Le rêve» qui me fut confisqué parmi d’autres par une sœur supérieure, roman qu’elle jugeait sans doute subversif. Il me fut restitué par mon professeur de français qui m’initia au théâtre. Fille d’Argan dans le «Malade imaginaire», elle avait écrit sur la deuxième de couverture «Continuez, Angélique!». Je poursuis.
Patrick pour lui donner rendez-vous au café de notre jeunesse perdue, éveiller les «souvenirs dormants», flâner dans des quartiers parisiens comme nous les aimons. Marcher.
Mais… garder le silence. Murmurer merci.