En réponse à notre appel à écriture, » Et si moi, j’appelais », voici un texte de Fanny Soulard
Et si moi j’appelais
Si je t’appelais, TOI
Pas tes sbires, non, TOI en personne
Pas en virtuel, non, pour de vrai
Mais où donc te joindre ?
Je ne trouve nulle part ton numéro
Ni fixe, ni portable
Ni courriel
Abonné aux numéros absents
Tu es
Inaccessible
Intouchable
Si moi je t’appelais
Pour te crier ma colère
Et mon impuissance
Face à la folie meurtrière
De l’invincible ennemi
Qui d’un coup de maître
Fauche la planète
Si moi je t’appelais
Je te dirais ma tristesse
Devant tant de souffrances
Et de vies brisées
Innocentes
Dis, si j’osais t’appeler
Me répondrais-tu ?
Assise au pied du vieux chêne
J’ai attendu
J’ai écouté
L’oiseau chanter
L’abeille bourdonner
Le silence vibrer
Enfin, tu m’as parlé
Et c’était doux, et beau, et bon
Comme un baume
Sur une plaie béante
Dans tes bras apaisants
J’ai entendu Gaia, Terre Mère
Pleurer doucement
Alors j’ai compris
Que nous n’avions rien
Mais vraiment rien compris !