En réponse à notre appel à écriture, » Et si moi, j’appelais », voici un texte et une photo de Catherine Sellam
Et si moi, j’appelais
Cela commencerait par un grand éclat de rire,
Cela s’évanouirait sur un rendez-vous manqué,
Des phrases échangées il ne resterait que des bribes,
Des souvenirs se déposeraient sur nos paroles envolées,
Les heures s’égrèneraient comme la semoule des blés,
Les minutes dévaleraient les champs de nos digressions,
Puis les choses fâcheuses sous le tapis seraient poussées du pied,
Puis la poussière des relations distendues se déplaceraient sur le haut de nos mémoires,
A ce moment-là, les jours heureux remonteraient à la surface,
A ce moment bref, on retrouverait les traces réminiscentes des bonheurs simples,
Viendraient les prénoms de celles qui nous ont précédées,
Viendraient aussi ceux dont on avait presque oublié les noms mais pas les visages,
A la fin on ne saurait comment terminer l’échange tant de fois éconduit,
A la pose du téléphone, cet appel si longtemps refoulé livrerait une incroyable légèreté.