En réponse à notre appel à écriture, » Et si moi, j’appelais », voici un texte et une image d’Aldo Siddi
Et si moi j’appelais ! L’instant est-il propice !
Elle à levé l’encre, elle a déployé les voiles, elle a mis cap au sud,
elle a doublé l’horizon, elle a pris le vent, suivi les oiseaux,
sourit aux étoiles, barré des courants obliques, dérivé au gré des îles,
longé des terres oniriques, et gommé son sillage au fil du voyage.
Et si moi j’appelais. Le temps est-il venu !
Je suis resté à quai dans le corset du port,
Dans la lumière saturée dans une saison figée,
Dans nos rues brulantes, nos jardins en friche, nos venelles obscures, nos façades pastel, notre carré sous l’auvent, et nos quatre murs tremblants.
Là, au bout de la nuit, dans l’immobilité du jour, dans le confinement de l’esprit,
Dans les limbes de ma propre ville,
je me cogne à la mélancolie de l’exil !
Et si moi j’appelais…
Aldo Siddi.