En réponse à notre appel à écriture, « La maison farfelue », voici un texte et un dessin de Thérèse Dusaillant
Je me rendis en janvier à une étrange invitation envoyée par Juliette et un mystérieux Jackson ? Dress code : portez ce que vous voulez jeter !
La maison de Juliette était telle que je l’avais imaginée, charmante et atypique située dans une impasse du quatorzième. La musique syncopée qui s’en échappait jurait avec ce lieu doux et privilégié. En entrant, je faillis trébucher sur un amoncellement de chaussures. Un jeune enfant peint en vert m’expliqua qu’il fallait retirer mes bottes en me tendant le programme des réjouissances : Dripping à la Jackson Pollock, matériel à disposition.
Un épais papier kraft recouvrait habilement le plancher du salon désencombré où Juliette en robe de mariée chichiteuse dansait au milieu de ses invités. Elle m’encouragea à rejoindre cette troupe sautillante qui éclaboussait le sol faisant allégrement dégouliner les pinceaux trempés dans des pots d’acrylique.
Puis, affublés d’oripeaux maculés voire de sacs poubelle, nous bûmes du champagne pendant que nos « œuvres » séchaient.