En réponse à notre appel à écriture, « La maison farfelue », voici un texte et une photo de Nadine Piccolo
La poussière, la chaleur, ramper dans le tuyau n’était pas chose aisée. Les franges qui battirent mes épaules à la sortie me remplirent de frissons.
Les instructions de Dimitri étaient claires : ne pas parler, ne jamais faire demi-tour. Nous étions quatre au rendez-vous : 16 heures, appartement 16.
Un bruit attira mon attention. Un filet d’eau s’infiltrait sous un panneau de bois. Je devais me méfier de tout. Bloquant ma respiration, je suivis le raffut que faisait la cascade. Une ombre me devança et plongea dans un creux que formaient des pierres blanches, carrées et lisses. Trop tard pour moi. Une trappe s’ouvrit légèrement sur ma droite. L’odeur de haillons abandonnés me pris à la gorge, fuir par là me semblait insurmontable mais « ne pas faire demi-tour » était la règle. Une hésitation de trop ? Je vis dans les yeux de Dimitri la déception et, au bout de ses doigts, le colt trop grand pour lui. Je fermai les yeux, ma cavale s’arrêtait là.
Alors, vous venez, le goûter est prêt !