En réponse à notre appel à écriture, « La maison farfelue », voici un texte de Mathieu Theocharis
Les ruisseaux creusent les chevrons du parquet et il me faut diriger la manœuvre pour que l’irrigation soit contrôlée au plus près des besoins. Par cette chaleur, il ne faudrait pas que les réserves de tonic soient en-deçà des capacités du chauffe-eau. Le pire serait que le gin et le tonic fusionnent à chaud sous prétexte de radiateurs défaillants ! Ma penderie ne saurait pardonner un tel impair à un expert en géothermie agréé. Quand mon ami Rajput m’indique que la pression exercée par le robinet de la baignoire est inversement proportionnel au volume de compression du fer à friser, je crains une explosion du système. Heureusement, les ventilateurs tournent à plein régime et bientôt la température redescend. L’alarme se déclenche : Munch placé à un mètre de moi dans le salon me fait parvenir un cri. Il manque cruellement d’eau chaude et son teint s’en ressent, me dit-il. C’est vrai qu’il est pâlot. On organise un pont aérien pour acheminer l’eau jusqu’à lui. J’ai accompli ma mission.
Mathieu Théocharis