En réponse à notre appel à écriture, « La maison farfelue », voici un texte et une photo Jocelyne Chaillou-Dubly
De son 5ième étage, Lise dépose ses 25 ocarinas au fond d’un panier attaché par une longue corde qu’elle laisse glisser jusqu’au rez de chaussée avec l’indication suivante :
Le cours de musique aura lieu à 18h02. Prenez une de ces petites flûtes. Fragiles et magiques, elles nous permettront de jouer ensemble.
A l’heure dite, elle ouvre sa fenêtre.
De tous côtés des voix s’élèvent. « Nous sommes prêts »
Le souffle de Lise offre des sons suaves et langoureux, si inoffensifs !
Un ocarina a peu de notes. Elles sont toutes justes. Il suffit d’écouter le vent ou Lise et d’oser vibrer avec. Le concert est délicieux. Lise enregistre.
Soudain, un bruit sourd suivi d’un cri strident ininterrompu fracasse l’ambiance.
Les vitres alentour éclatent, offrant à la mélodie une dimension apocalyptique, une intrusion inattendue. Tout s’arrête net.
Quand Lise retransmet l’enregistrement, des applaudissements et des cris jaillissent. De nouvelles vitres se brisent. Un feu sonore qui ne s’éteint plus…