En réponse à notre appel à écriture, « La maison farfelue », voici un texte et une photo d Hélène Belbas
Henriette et son brushing impeccable s’affaire dans son jardin. Elle va au poulailler et décide de planter la fleur rose à cet endroit encore et encore. Elle se demande quand les plaques arriveront car, devant chez elle, la route n’est pas terminée. Pas très loin de là, Marie-zo est assise à l’arrêt de bus végétalisé. Elle s’est apprêtée et sourit de toutes ses dents. Mais sait-elle que la ville ne s’est pas encore équipée ne serait-ce que d’un bus ? John et Jeff grimpent, au mur d’escalade élevé à la limite de la ville, la paroi rocheuse qui ne peut s’effriter. Les poissons immobiles dans la fontaine au centre du parc de la ville tentent de rejoindre les grenouilles vertes qui coassent en silence. En face de l’entrée du parc, Jeanne, la fleuriste coiffée de sa sempiternelle tresse, vend de jolies fleurs colorées sans parfum.
Puis rentre la maîtresse de cérémonie qui admire dans son bureau converti en salle de jeux le temps du confinement sa ville de Lego en chantier.