En réponse à notre appel à écriture, « La maison farfelue », voici un texte d’Elsa Tardif
Un violent courant d’air claque la porte derrière moi.
L’interrupteur ne fonctionne pas. Les linteaux béent, les gonds luisent dans toutes les embrasures, la pluie entre par rafales.
Je trébuche sur un amas de ficelles, câbles d’ordinateur, bobine de rallonge électrique, lacets, bolduc, et corde à sauter. Voilages et draps enroulés autour des tringles s’entassent mollement sur le parquet. Deux rouleaux de scotch épais double face, un couteau suisse et un briquet posés près du gonfleur à matelas mais… l’évier de la cuisine déborde, le robinet ouvert à fond me reste dans la main ! Sur le séchoir à vaisselle : le seau ! J’écope autant que je peux et jette par la fenêtre, quand un fracas incroyable m’oblige à courir vers la salle de bain.
Le ballon d’eau chaude s’est décroché du mur, arrachant la tuyauterie qui crache des geysers en tous sens. Casseroles, marmites…il me faudrait dix bras !
Je dégaine mon portable. Tape un…
Il sonne.
Mon père : Pas de pompiers sur le Vendée Globe, fils !
Elsa Tardif