En réponse à notre appel à écriture, « La maison farfelue », voici un texte d’Ava Nour
Au delà du Mont Corps
Le couperet tombe. Leucémie foudroyante. Le jour de notre rencontre, Abel et moi nous étions promis, notre amour durerait toujours. Comme si c’était hier… dorénavant demain n’existe plus.
Blottie contre lui, son visage irradie une paix que je ne lui avais jamais connu. Il ressemble déjà à un ange, lui qui se proclamait démon.
Sombrant dans un demi sommeil, à mon réveil, la vie l’avait quitté, m’entraînant dans les abysses de la mélancolie.
Des mois plus tard, en rêve, Abel me guida, auréolé de puissants habits arc-en-ciel, vers la malle léguée par ma grand-mère, maîtresse ésotérique qui m’avait enseigné le voyage astral.
Les rideaux de lin feront mon habit, quelques aromates pour la purification, au rouge à lèvre je dessinerai le cercle protecteur, le carillon de la vielle pendule me permettra de revenir ici bas. Après de nombreuses tentatives infructueuses d’élever mon âme, j’ai soudain compris. Le métal retient le corps astral! Mon alliance ôtée, je pu me dédoubler. Abel m’attendait, éblouissant. Nos auras s’emmêlèrent, voyageant vers les souvenirs de notre histoire, restés figés sur nos moments partagés.