En réponse à notre appel à écriture, « L’affût un style de vie », voici un texte et une peinture de Thérèse Dusaillant
Les Toits de Paris m’ont toujours enchantée d’où le choix d’un appartement haut perché avec vue imprenable que mes amis m’encourageaient à peindre. Confinement oblige, je n’avais plus d’excuse pour ne pas faire ce tableau-camaïeu de zincs gris-bleu avec juste quelques touches orangées et sépia. Les couvertures jetées sur les balustrades font tache dans cette palette cendrée mais sont autant de signes de vie.
Des vies inconnues dont je ne m’étais guère soucié. De même qu’applaudir le soir me semblait dérisoire. J’étais seule trop haut au-dessus d’immenses bureaux vides. Pourtant, dimanche à vingt heures je cédai à ce rituel collectif.
Les voisins quasi virtuels s’avérèrent bien vivants. Après les applaudissements plus qu’enthousiastes avec trompettes, casseroles et mercis, le silence se fit. Deux jeunes femmes que manifestement tout le monde attendait, entonnèrent le Duo des Fleurs de Léo Delibes. Soprano et mezzo-soprano à n’en pas douter, elles avaient des voix superbes.