En réponse à notre appel à écriture, « L’affût un style de vie », voici une photo de Valérie S. et un texte de Nathalie Gorce
Entre ce qu’il voit et ce qu’il imagine le doute aime à s’immiscer.
Petit déjà, il mettait ses poings serrés et appuyait sur ses yeux et alors venaient les couleurs, les étoiles, les arcs en ciel, il ne se souvient pas de la première fois.
Aujourd’hui il continue les yeux ouverts à sublimer le réel de sa fenêtre.
C’est un instinct de survie, une déformation d’enfance, une douce habitude, il aime jouer avec les détails, il s’accroche aux petits riens, la fleur qui perce le bitume, le pigeon qui traverse au passage clouté, l’aigrette blanche qui fait le funambule sur le balcon, les nuages d’oiseaux dans le ciel, il danse la valse avec son âme, il peint les murs en blanc, transforme le ciel en mer, dessine des poissons sur les murs, japonise le trottoir d’en dessous, isole la feuille au vent et ressent la tempête.
Parfois il ne sait plus le faux du vrai, et se met à douter.
Mais il aime les gens qui doutent et chante à la fenêtre quand d’autres regardent les prophéties du monde du jour d’après.