En réponse à notre appel à écriture, « L’affût un style de vie », voici un texte et une photo de Maly Lagarde-Larrieu
Fenêtre ouverte. Lumière verte filtrée par feuillage bleu. Ou l’inverse.
Chants d’oiseaux multiples, légers. Trilles, pépies, piaillements s’interpellent, se répondent, se superposent.
Hier, je n’y prêtais qu’une attention distraite. Au fil des jours ils se sont imposé. Parfois un sifflement répétitif s’interrompt puis reprend. Je crois y distinguer un code. En sculpture, les vides comptent autant que les pleins. En musique, sans les silences, pas de mélodie.
De l’autre côté du jardin, le ronflement régulier du flot des voitures brise l’harmonie. Pas vraiment confiné le trafic. Mais ni hélicoptères, ni ambulances, ni pompiers, ni Samu. Ces bagarres se livrent ailleurs. Un avion, tout au plus, trace fugitivement un invisible fil blanc dans le ciel bleu. D’où vient-il ? Où va-t-il ?
Derrière l’arbre de ma fenêtre une maison aux volets fermés. Rien.
Soudain, venue d’ailleurs, une petite voix claironne :« C’est bon la bi-o-che ! ».
Je regarde ma montre. C’est l’heure du goûter.