En réponse à notre appel à écriture, « L’affût un style de vie », voici un texte et une photo d‘Isabelle Devise.
La tête posée sur mon oreiller, les yeux ouverts dans le noir, j’écoute le silence. Chacun s’est couché, a éteint sa lumière, arrêté de chuchoter. Le feu de camp n’a plus qu’à s’éteindre. Nos jacasseries ont laissé place à de multiples bruits. La nuit de la brousse reprend ses droits. La toile de tente qui me sépare de l’extérieur remet mon imagination au pouvoir. Aura-t-on une visite nocturne ?
Je guette, sans mouvement, à l’affût du moindre son. Il fait nuit depuis longtemps. Le sommeil gagne la partie sans que je ne parvienne réellement à lutter. Soudain, je me réveille. Une présence, je la sens. De faibles craquements d’herbes sèches, un souffle lent et lourd, je l’attendais, il est venu mais qui est-il ? Des pas semblant peser trois tonnes, des mâchonnements répétés, alanguis. A nouveau cette respiration. Je ne bouge pas, autant de temps qu’il lui faut pour finir sa virée dans le campement.
Au petit matin, nous nous regroupons. Un hippopotame nous a rendu visite.