En réponse à notre appel à écriture, « L’affût un style de vie », voici un texte et une photo de Catherine Sellam
C’est une fenêtre de toit, tout ce qui a de plus industriel. Je sens l’air se faufiler dans l’entrebaillement. Son exposition donne l’autorisation au soleil de la darder de ses rayons. Joli temps pour l’affût, demain je serais peut-être obligée de la fermer.
Des jardinets au calme feutré s’échappent des conversations dont je perçois des bribes. Une libellule en mosaïque semble prendre vie au-dessus de l’hortensia grimpant que rejoint une plante non identifiée, du jardin voisin. Jour après jour, les rameaux de l’hortensia occupent quelques centimètres de plus, se cramponnant grâce à leurs racines aériennes. Les ombelles naissantes s’étirent vers le ciel comme pour nous inviter à regarder plus haut. La délicatesse des fleurs vaporeuses, retarde pour un instant le mouvement de mes yeux.
Un chat, deux tourterelles et un pigeon retardataire, osent s’aventurer sur les branches. J’attends le battement d’ailes du premier papillon. Une abeille alléchée par le pollen supplante le lépidoptère !