En réponse à notre appel à écriture, « L’affût un style de vie », voici un texte de Catherine Reinhard et un dessin de sa petite-fille qui suit une école d’art.
Le masque sur la bouche, le sac en plastique sous le bras, la casquette jeune sur une tête grise, l’homme passe dans la rue.
Les oiseaux gazouillent, des espèces différentes dont j’ignore le nom. Pas une voiture pour les déranger. Ils viennent accompagner la quiétude du moment.
A l’instant une coccinelle minuscule comme un point sur un i s’est posée sur mon doigt. Elle l’inspecte et elle s’envole.
C’est à peine si l’ombre des feuilles du marronnier bouge au vent ténu. Tout semble immobile.
Soudain un camion rouge remonte la rue, s’arrête chez le voisin d’en face. En sortent deux pompiers harnachés comme des cosmonautes, ils emmènent la voisine, celle qui vient d’accoucher. On entend le bébé pleurer, pendant que le mari émacié et amaigri reste sur le seuil jusqu’à ce que la voiture des pompiers disparaisse au coin de la rue.
Peu à peu le silence revient, plus dense qu’avant. Même les oiseaux s’étaient tus. Timidement ils rompent le silence de la rue maintenant déserte.