En réponse à notre appel à écriture, « L’affût un style de vie », voici un texte et une photo de Béatrice Grandchamp
De ma fenêtre
Ce matin criailleries aigües, violents froissements des branches, tout en haut du grand arbre sombre. Agitation affolée, pépiements désespérés, virevoltes. Une pie rode, autour d’un nid sans doute, de petits oiseaux que je ne peux que deviner (passereaux? mésanges?) volètent à distance, vibrillonnent de leurs ailes minuscules, lancent d’horribles cris éraillés, dérisoires. Longtemps, longtemps ce raffut d’épouvante. Puis le silence, résigné, oppressant.
A midi le claquement clair, régulier des balles de ping-pong.
Tout-à-coup un éclat de lumière un mouvement, une ambulance s’éloigne. Qui à son bord, pour quel mal?
Cet après-midi sur le chemin ensoleillé un couple s’avance. Elle ne tient plus dans ses bras le petit chien blanc, épuisé, qu’elle sortait chaque jour – sans doute est-il mort. Lui marche devant, l’air absent, elle loin derrière, d’un pas lourd.
Dans la lumière d’agrume du soir qui tombe, la clameur joyeuse des enfants monte de la terrasse.