En réponse à notre appel à écriture, « L’affût un style de vie », voici un texte et une photo d’Anny Golfouse
Yeux, oreilles, narines en éveil… Déambuler, divaguer, flâner. Avaler les kilomètres sans intention. Suivre mon envie, mon intuition. Au cœur des villes, en bord de mer. Disposée à capter un éclat de perfection, en attente de l’harmonie éphémère qui va me surprendre, au détour d’une rue, près d’un bosquet, entre deux rochers noirs. Je m’imprègne, j’observe, et, avec ou sans appareil photo, je cadre et fixe à jamais le fragment de beauté que m’offre le monde. Oui, mais voilà, depuis des semaines, plus d’errance.
On m’a coupé les ailes. Il me semble que, sans mouvement, sans rythme, sans liberté, mon attention s’est émoussée. A quoi bon contempler l’immobile, scruter le figé, guetter le grand sommeil qui anesthésie mon boulevard. Chaque matin, en ouvrant ma fenêtre, je vois un ciel désespérément limpide, vide d’avions et de nuages. Certes la lumière est splendide, mais elle n’éclaire plus rien que le vide de mes jours.
Ce matin, sur la balustrade de mon balcon, un frémissement…