En réponse à notre appel à écriture, « Classer / reclasser les livres de ma bibliothèque», voici un texte et un collage de Nathalie Gorce. Merci à elle!
Il n’y a que des livres d’Erri De Luca.
Et s’il n’y en avait qu’un, et si ma bibliothèque se rétrécissait encore, se confinait dans un espace revu et corrigé toujours à la baisse, ce serait Trois chevaux.
La position actuelle de Trois chevaux est celle du premier livre pour le soleil.
Pour être clair, il est le premier en partant de la droite, légèrement incliné vers la gauche à être baigné par les rayons orangés du soleil, de telle sorte qu’il se dégage de lui une chaleur et une humanité particulière au seul toucher, quand bien même nous n’aurions pas encore lu, ne serait-ce que la première page.
Sur la première page de Trois Chevaux, il y a une citation d’Erri De Luca :
« Tes tâches de rousseur remuent, on dirait la mer quand il pleut dessus. » Montedidio
Montedidio devient le premier livre pour le soleil quand j’ai Trois chevaux dans les mains.
En dessous de la citation, la belle écriture des mots sans date que je peux relire sans compter et ce prénom aimé qui compte dont l’encre ne pâlira pas.