En réponse à notre appel à écriture, « Classer / reclasser les livres de ma bibliothèque», voici un texte et une photo de Céline Ledreux. Merci à elle!
La possession des livres est un dilemme en soi. Dans une époque où Marie Kondo est érigée en papesse des intérieurs, le dépouillement et la dématérialisation sont de mise. Comment alors justifier d’occuper des volumes par des volumes dont le degré d’utilité est tout personnel ? La réponse est pour moi évidente : parce que je les aime. Je les aime d’amour. Je les aime jusqu’au ciel.
Je traîne depuis mon premier déménagement quelques livres dont la valeur n’est pas corrélée à leur qualité littéraire mais à tous les moments que j’ai passés avec eux. Ils sont mes madeleines. Le reste de ma bibliothèque est à géométrie variant au fil de mes intérêts, se remplissant et se vidant dans la respiration continue de mon attachement à ma collection.
L’organisation de mes bouquins s’est imposée dans ce mouvement. Il y a les coins réservés aux précieux, ceux des très précieux, les autres tomes se structurant en fonction des monomanies qui ont conduit à leur acquisition. Aucune harmonie ne préside à cet ordre, aucune beauté esthétique n’émerge, la logique m’est propre. Comme un reflet de mon esprit.