Nathalie G. a dessiné et moi j’ai écrit en regardant son dessin
Je compte dessiner une maison avec dedans un petit air nomade.
C’est une cabane bleue océan qui voyage sur les routes et se pose dans les prés.
Elle a des roues et une terrasse en bois escamotable comme un pont de bateau.
Et derrière la fenêtre du hublot du devant cerclée de bleu, j’ai posé une table de jardin rectangulaire pour écrire avec la vue devant.
Et derrière les rideaux rouges fleuris que j’ai taillés dans ma robe de flamenco, j’ai accroché des cadres de guingois sur les murs :
Un lichen jaune qui dessine des ronds sur un rocher gris
Des fleurs de bougainvilliers en petit tas sur des marches chaulées blanches
Un bol de café noir qui reflète la ramure d’un chêne et le ciel autour
Une affiche Des journées entières dans les arbres avec les noms en blanc de Marguerite Duras et Fanny Ardant
Une femme qui marche seule sur la plage avec deux ailes d’ange déployées dans le dos.
Une phrase d’Eugène Ionesco « La vérité est dans l’imaginaire ».