En marge de notre concours de poésie et du Printemps des poètes, rendons grâce ici au style, sans lequel il est impossible d’envisager la vie, de nos rencontres à nos lectures, de nos promenades à nos nuits. Le style est le fil à plomb de nos jours.
Témoin ce texte de Charles Bukowski, extrait de Contes de la folie ordinaire.
J’ai vu des chiens avoir plus de style que les hommes
« Attaquons ce qu’on appelle art ;
Le style,
Le style est la réponse à tout.
L’approche neuve d’une chose terne et dangereuse.
Mieux vaut faire une chose terne avec du style
Qu’une chose dangereuse sans style.
Faire une chose dangereuse avec style, c’est ça, l’art. […]
La boxe peut être un art.
Faire l’amour peut être un art.
Ouvrir une boîte de sardines, peut être un art.
Rares sont ceux qui ont du style.
Rares sont ceux qui peuvent le garder.
J’ai vu des chiens avoir plus de style que les hommes,
Bien que peu de chiens aient du style.
Les chats en ont à profusion. […]
Quelquefois, les gens vous donnent du style.
Jeanne d’Arc avait du style, Jean-Baptiste, Jésus,
Socrate, César, Garcia-Lorca.
J’ai connu en prison des hommes qui avaient du style.
J’en ai connu plus en prison que hors de prison.
Le style, c’est une différence.
Une façon de faire, une façon d’être.
Six hérons juchés sur leurs pattes dans un étang…
Ou vous, qui sortez nu des chiottes.
Sans me voir ».
Bon printemps des poètes !
Danièle Pétrès