Adossé au Prix Rive Gauche du roman et porté par Marianne Jaeglé, écrivaine et animatrice chargée de la formation « Écrire un roman », avec Danièle Pétrès, responsable de notre revue littéraire L’Inventoire, le prix Aleph sera décerné jeudi 12 décembre 2024.
Un jury composé de Catherine Saint-Honoré, Viviane Bréant, Muriel Gilet, Christine Baligand, participantes engagées dans un chantier d’écriture à Aleph, s’est réuni début septembre pour choisir un lauréat parmi les sept romans sélectionnés (identiques à ceux en lice pour le prix Rive Gauche) :
Le Rire des autres, Emma Tholozan, Denoël
La deuxième vie, Philippe Sollers, Gallimard
Oslo, de mémoire, Didier Blonde, Gallimard
Terrasses ou notre long baiser si longtemps retardé, Laurent Gaudé, Actes Sud
La mijaurée d’Auguste C., Elisabeth Laureau-Daull, Diabase
5 secondes, Catherine Benhamou, Des Femmes Antoinette Fouque
Saturation, Thael Boost, Anne Carrière
Genèse du prix Aleph
L’Inventoire : Pourquoi un prix Aleph du roman ?
Marianne Jaeglé : J’ai été conviée en tant qu’écrivaine à faire partie du prix Rive Gauche du roman français par sa fondatrice Laurence Biava. Cette expérience, j’ai eu envie de la partager avec des participants d’Aleph. En tant que formatrice à Aleph, mon objectif est de rapprocher autant que possible les écrivants de la sphère littéraire : pratique du geste d’écriture, compréhension du travail des écrivains, compréhension du milieu éditorial, et maintenant, expérience du choix d’un ouvrage parmi une série… tout cela fait partie de ce même processus de découverte d’un milieu qui reste mal connu et parfois assez opaque.
L’Inventoire : En quoi un regard critique permet-il d’affiner son chemin d’écriture ?
Marianne Jaeglé : À Aleph, les participants sont en situation d’écrire, mais aussi de développer un regard critique sur leur travail, critique dans le sens neutre du terme, qui est d’apprendre à évaluer la qualité de ses propres écrits.
Il me semble qu’être en situation de devoir choisir un livre parmi une série d’ouvrage oblige à se poser des questions sur ce qui fait la valeur d’un livre, d’un texte, sur ce qui fait que nous l’apprécions ou le trouvons décevant.
L’Inventoire : Lire et écrire, même combat ?
Marianne Jaeglé : Évaluer les ouvrages d’autrui permet, à terme, de changer de regard sur son propre travail, dont on apprécie mieux, je crois, les qualités et les éventuelles faiblesses.
Mieux lire pour mieux écrire ensuite. Mieux écrire pour mieux lire : l’apprentissage fonctionne dans les deux sens. Et quoi de plus beau que de décerner une récompense à un livre qu’on a aimé, et ainsi, de contribuer à le faire connaître ?
Rendez-vous vendredi prochain pour connaître le choix et les motivations du jury !
DP