En raison de l’explosion démographique et du réchauffement climatique, l’eau potable sera de plus en plus menacée dans les années à venir. On l’appelle désormais « l’or bleu » car elle constitue également la clé de notre futur énergétique.
Produire, extraire ou protéger les sources d’eau potable est donc au cœur de la recherche scientifique. L’Unicef a d’ailleurs récemment lancé une application[1] pour sensibiliser le public en vue de donner accès à l’eau aux 768 millions de personnes qui dans le monde en sont privées.
Dernière innovation en date, « Le livre à boire », riche de promesses. Issu des recherches menées par le Dr. Theresa Dankovich de la McGill University & University Chemist of Virginia, ce livre fonctionne comme un filtre à café dont les pages sont chargées de nanoparticules d’argent qui ont la particularité d’éliminer les bactéries contenues dans l’eau non potable. Selon l’ONG water.org, plus de 3,4 millions de personnes meurent en effet chaque année dans le monde de ses effets.
Ce livre d’un nouveau type a un double usage. Pédagogique pour sa partie « texte » (on y donne des conseils et y rappelle les maladies mortelles associées) et pratique, puisque chaque page permet de générer 60 jours d’eau potable. Grâce à ses deux filtres incorporés dans sa couverture et ses 24 pages détachables, un livre produit donc 4 ans d’eau potable filtrée.
Créé par l’ONG WATERisLIFE et imaginé par DDB New-York, le « Drinkable book » réalisé entièrement à la main est pour l’instant uniquement destiné au Kenya (en anglais et en swahili).
Astucieux, inventif, utile, remarquons ici une fois encore l’importance de l’objet livre dans notre culture, qui n’en a pas fini d’opérer sa mutation. Objet majeur de développement et de connaissance depuis l’invention de l’imprimerie, la numérisation actuelle du livre n’occulte pas le symbole qu’il incarne. Source inépuisable de vie intellectuelle, créateurs, designers et scientifiques s’en saisissent pour le réinventer, afin de continuer à changer le monde. DP