Laurence Faure, comédienne et auteure, aime le théâtre de l’absurde, Raymond Devos et Sylvie Joly. Elle proposera sur 2 jours (les samedi 29 et dimanche 30 juin) de créer des sketchs.
L’inventoire : Le dernier week-end de juin, vous animez un stage pour créer des sketchs. Comment en écrit-on ? N’est-ce pas proche de la nouvelle finalement, dans le sens où il y a une chute ?
Laurence Faure : Comme je suis comédienne de formation, et que j’ai pratiqué l’improvisation pendant une quinzaine d’années, je crois que le chemin le plus facile, pour moi, c’est, en l’écrivant, de m’imaginer en train de le jouer ! Et là, avec beaucoup de sérieux, le sérieux des enfants quand ils jouent à… j’imagine mon personnage, sa façon de se tenir, son parler, sa gestuelle, et… je le mets en situation ! Il s’anime, devient vivant. Et tout peut arriver y compris et surtout le dérapage.
Ecrire un sketch c’est partir d’un personnage, d’une situation, d’une phrase entendue, pour les emmener plus loin : exagération, répétition, associations inattendues.
La notion de chute est importante, c’est vrai. De même, l’écriture de sketchs comme l’écriture de nouvelles travaille sur la brièveté, le format court.
Mais avec le sketch, on passe d’une écriture du récit, ou de l’impression à une écriture pour la scène. Le monologue intérieur, sur scène, devient obligatoirement extérieur par exemple.
Quelles sont vos sketchs préférés, vos inspirations ?
Mes inspirations viennent au départ de plaisirs d’enfance liés à la télé ! Je ne devrais pas le dire ici ! Je vivais dans une ville de province, avec de rares représentations théâtrales et pas de cabaret.
Mes parents étaient restaurateurs, je passais de longues soirées seule à la maison à découvrir et rire en regardant Sylvie Joly, Zouc, Bedos, Desproges. J’ai eu la chance aussi en sortie scolaire de découvrir un formidable poète de la scène, un québécois : Sol. Et puis, « montée à Paris », me passionnant pour la scène, j’ai fréquenté les théâtres et lieux de représentations. Je fus émerveillée en découvrant Raymond Devos et son univers à l’humour… métaphysique ! J’ai commencé à apprendre à jouer aussi. Aujourd’hui, du stand up au show en passant par la chronique, l’offre est très large. Ce que j’apprécie aujourd’hui c’est de voir des sketchs ou les femmes sont plus présentes et osent un décalage multidirectionnel.
Quand vous vous référez aux sketchs de Sylvie Joly n’est-ce pas une écriture du portrait ?
Oui, bien sûr, et au travers du portrait à la critique sociale tout autant qu’au comique de situation avec des sketches comme Catherine ou Le permis de conduire.
Comment arrive-t-on à décaler les situations pour qu’elles deviennent drôles ?
On peut travailler le décalage, c’est vrai.
Poser une situation plausible, par exemple, mais avec des personnages inattendus. Et faire passer le permis de voler à des abeilles.
Il faudra anthropomorphiser les abeilles, les faire parler, dégager des agacements ou des névroses chez certaines… Mais ce peut-être aussi en point de départ l’exploration d’une situation jusqu’à l’excès de son apparente banalité. La leçon de piano, de Roland Dubillard, démarre avec Deux qui demande à Un de jouer un do sur le clavier du piano.
Pour en savoir plus sur le stage qu’animera Laurence Faure du samedi 29 juin 2019 au dimanche 30 juin 2019, c’est ici