Du 5 au 9 juin 2019 a lieu à Paris le Marché de la poésie. L’occasion pour nous de rencontrer les poètes de La Boucherie Littéraire et le créateur de cette maison d’édition qui taille dans le vif de la poésie avec des livres singuliers, beaux, et nécessaires.
Antoine Gallardo a créé sa maison d’édition il y a 4 ans, et trois des recueils qu’il a publiés (parmi la trentaine d’ouvrages édités) ont déjà reçu des prix littéraires (dont Dominique Sampiero, prix CoPo 2019 pour « Où vont les robes la nuit »).
Si Antoine Gallardo a nommé sa maison d’édition La Boucherie Littéraire, c’est qu’un jour, cet ancien librairie est tombé en arrêt devant l’enseigne lumineuse d’une vieille boucherie sur la place d’un village, en cherchant un local pour abriter sa maison d’édition.
Comme il a longtemps essayé de récupérer cette boutique, à la longue, amis et partenaires ont pris l’habitude de lui demander « et tu en es où de ta boucherie ? ». Au final, quand il s’est agi de trouver un nom à sa maison d’édition, c’est celui qu’il a choisi. En ajoutant Littéraire.
Au départ, il ne devait y avoir qu’une collection « La feuille et le fusil ». Ce boulimique de poésie mène désormais trois collections de front.
Dédiée aux livres qui lui inspirent couleurs, matières, mise en page « La feuille et le fusil » abrite ceux dont le papier, la couverture, sont dictés par son ressenti au moment de la lecture du manuscrit, par les émotions qu’il suscite en lui. Chaque recueil édité devient ainsi un manifeste poétique et artistique, où la créativité d’Antoine Gallardo s’exerce avec l’auteur pour créer un livre dont le papier et la mise en pages sont uniques.
La collection « Lame de fond » s‘incarne dans des livres d’un format plus petit, mais édités avec le même soin en termes de papier et d’impression.
(« La poésie personne n’en lit » de Marc Guimo, paru l’an dernier a d’ailleurs déjà trouvé son public).
Enfin, la collection « Carné poétique », propose sous forme d’un carnet rouge, une forme d’initiation à la poésie avec un texte central de 20 pages (dans une langue accessible mais percutante), et une quarantaine de pages blanches « de gras » dit Antoine Gallardo, pour satisfaire la pulsion créatrice de qui feuillette le livre, le complète, ou en réécrit sa propre version. Véritable école de liberté poétique, ces carnets ont fait connaître la maison d’édition rapidement, tant par la qualité de la finition que l’originalité joyeuse du format.
Joie, c’est ce qu’on retient de la lecture des recueils de poèmes édités par La Boucherie Littéraire. Joie de découvrir écrits par d’autres, les mots qu’on attendait pour entendre ce qu’on ne savait pas vouloir comprendre; joie de découvrir un éditeur proche de ses auteurs, amoureux de son métier de papier et de pensée, joie de l’émotion d’un poème si bien mis en scène dans la page, qu’on pourrait presque en entendre l’auteur le murmurer à son oreille.
A découvrir sans attendre sur le stand 513, où on pourra retrouver : Estelle Fenzy qui dédicacera « Mère », ainsi que Felip Cosaglioli « Ce qu’on vaut de poussière », Isabelle Alentour « Je t’écris fenêtres ouvertes », Marc Guimo « La poésie personne n’en lit » et Patrick Dubost « 13 poèmes taillés dans la pierre ».
A paraître le 7 juin « Traité d’orthographe & d’éthylmologie », un carnet cocasse plein de fautes et de ratures, écrit à la main avec les 40 pages blanches règlementaires.