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Ce 20 janvier 2021, Joe Biden est devenu le 46ème président des Etats-Unis. Dans son discours d’investiture, il a rappelé ce qu’était une démocratie, porté, en ouverture de la cérémonie, par le chant enthousiaste de l’hymne national par Lady Gaga et, en clôture, Amanda Gorman, poétesse de 22 ans qui a scandé un poème de sa composition « The hill we climb » (« La colline que nous gravissons »). Les artistes et les femmes étaient à l’honneur pour redonner des mots et du sens à la démocratie.
Après l’attaque du Capitole par les partisans de l’ancien président il y a 15 jours, c’est une nation fracturée à qui s’est adressé Joe Biden, dans un discours de l’Union en écho à celui d’Abraham Lincoln (qui a aboli l’esclavage au terme de la guerre de Sécession). Un discours engagé contre le mensonge, l’affairisme – ennemis de la démocratie -, et pour l’unité, la paix surgie du dialogue, le respect de l’autre et des autres nations.
Du mandat précédent il dit « Les mois passés nous ont appris une vérité très dure : des mensonges racontés pour le pouvoir et le profit. Nous devons défendre la vérité, défaire le mensonge ». Et plus tard, en illustration de sa position « Montrons un peu de tolérance, d’humilité… ma mère me disait souvent ‘tiens-toi un moment à la place de l’autre, parce que c’est ça la vie' ». Un discours volontariste et un plaidoyer pour la démocratie dont il a rappelé les valeurs : liberté, respect, honneur, dignité et vérité.
Extraits :
« Lutter. Contre la non loi, la maladie, le chômage, l’impunité.
Restaurer l’unité est un fantasme fou mais notre histoire a été en lutte constante entre les idéaux américains et l’horrible réalité du racisme, la peur et la diabolisation. La bataille est éternelle, dépression (de 1929), 2nd guerre mondiale, 11 septembre, l’Histoire, la raison, le destin montre la voie de l’unité. Sans unité il n’y a pas de paix, pas de progrès, pas de nation. C’est notre moment historique de crise et de défi. Et l’unité est le chemin vers l’avant, nous devons vivre ce moment. Si nous le faisons nous n’échouerons pas. À cet endroit recommençons à nouveau, écoutons-nous les uns les autres, montrons-nous du respect ».
« Nous sommes ici, maintenant, regardant ce grand Mall, là où Martin Luther King a prononcé son discours. Aujourd’hui nous avons investi la première femme afro américaine vice-présidente (Kamala Harris), ne dites pas que les choses ne peuvent pas changer ».
Le 46ème président des États-Unis a instauré un moment de silence en mémoire des 400 000 victimes de la pandémie, avant de déclarer qu’il se consacrerait à la reconstruction de la nation corps et âme.
La passation de pouvoir s’est ensuite déroulée entre les deux vice-présidents, sur les marches du Capitole.
Une cérémonie inaugurée par le chant de Lady Gaga interprétant l’hymne national, et clôturée par un long poème scandé par une jeune poétesse. L’espoir d’un règne américain plus tolérant, plus serein. Plus démocratique.
DP