Il n’y a plus de papillons
La nuit
a des mains si vieilles,
je la regarde dessiner des ronds sur la nappe.
Je m’habille comme je veux,
et je flotte, méduse bleue,
dans un pyjama trop grand.
Les rêves peu à peu passent le seuil
et se cassent au contact de l’air,
je rentre dans la trace du silence.
La nuit est froide, si froide.
Mes pieds sont des oiseaux déplumés
sur le carrelage.
Je regarde à travers la fenêtre,
le bitume, sombre rivière, plonge sous chaque réverbère.
Il n’y a plus de papillons pour accompagner la lumière.
Sur le rivage de ma mémoire,
le ressac,
le noir et blanc des visages,
la plainte de ceux qu’on oublie.