ll y a mille façons de voyager, écrire un carnet de voyage en fait partie. Du 22 au 25 février 2024, Françoise Khoury vous propose en présentiel, d’en réaliser un, ou plusieurs !
Françoise Khoury : Quel que soit le genre ou la forme, les enjeux de l’écriture sont les mêmes : avoir été traversé et bouleversé pour pouvoir restituer quelque chose de partageable.
La particularité du voyageur est qu’il est très sollicité par ce qui l’entoure et comme une éponge il absorbe tout ; après, de retour, il s’agit d’essorer cette éponge et d’observer de quoi sont faites ces gouttes et comment les agencer. Opérer des rajouts aussi, et là, une dimension imaginaire rentre en jeu.
L’Inventoire : De quels livres vous êtes-vous inspirés pour construire cet atelier ?
Je m’appuie sur des auteurs qui ne sont pas estampillés « écrivains-voyageurs », des auteurs ayant beaucoup voyagé et dont les textes m’ont éclairée sur la différence d’état d’esprit entre « être étranger » et « être touriste » ; ce dernier est encombrant, tandis que l’étranger accepte de se laisser traverser par les choses du monde, les rencontres, se met en situation d’interroger le monde. Il cherche un « ailleurs ».
Écrire un carnet de voyage permet-il de mieux l’apprécier ?
Peut-être que le fait d’écrire permet de redoubler les sensations. Les notes, photos ou dessins, petits objets, n’iront pas rejoindre la malle des souvenirs de voyage car en écrivant, le voyage passé sera amplifié et prendra une place particulière dans la mémoire. Et sera partagé aussi avec les autres. Nous avons tous subi au moins une fois dans notre vie ces fameuses séances organisées par des amis ou proches qui veulent nous raconter leur voyage et nous voilà contraints de voir défiler des milliers de photos durant toute une soirée. Je crois que d’apprendre à être parcimonieux, faire des choix, prendre le temps de sélectionner les images, les notes, anecdotes pour les mettre en forme, est le meilleur moyen de partager une expérience.
DP