À l’occasion du lancement du podcast de L’Inventoire, Emmanuelle Pavon-Dufaure nous parle du projet de cette série : un endroit où donner voix à la fois aux écrivains, aux animateurs, mais aussi à des éditeurs, pour rompre ce « quatrième mur » entre les auteurs et la publication.
Lucile Métout : Comment êtes-vous venue au podcast ?
Emmanuelle Pavon-Dufaure : J’ai une double casquette depuis longtemps : je suis à la fois formatrice pour Aleph-Écriture et art-thérapeute, auprès de personnes âgées notamment. Dans mes deux fonctions, je m’intéresse à la voix. À la lecture à voix haute. Je lis des textes et j’en fais lire. J’aime ce que cela peut engendrer en termes d’incarnation littéraire. La façon dont on peut faire passer les textes à travers une interprétation vocale. Alors dernièrement, je me suis formée au podcast.
Pourquoi ce projet audio, « Écrire et publier » ?
Il y a, chez Aleph, plein de gens qui ont beaucoup de savoir-être et de savoir-faire. Il nous a semblé intéressant d’imaginer un endroit où donner voix à la fois aux écrivains, aux animateurs, mais aussi à des éditeurs, pour rompre ce « quatrième mur » entre les auteurs et la publication. Parce qu’on se rend compte d’un certain découragement face aux refus de manuscrits. Cet endroit, c’est « Écrire et publier », le tout nouveau podcast de L’Inventoire, la revue littéraire d’Aleph-Écriture.
Comment se présente le programme ?
Nous avons imaginé trois séries, composées de trois épisodes de vingt minutes. L’architecture sera toujours la même : deux à trois intervenants éclaireront l’auditeur sur la thématique choisie, il y aura un petit temps de lecture, puis nous répondrons aux questions posées sur notre répondeur.
L’idée n’est pas d’asséner un savoir sur le sujet, mais bien de partager une passion.
Quels sont les avantages du podcast ?
Le podcast est un média qui permet de véhiculer une parole assez naturelle. Le nôtre sera dédié au « littéraire ». L’idée n’est pas d’asséner un savoir sur le sujet, mais bien de partager une passion. Et comme le podcast à une dimension intime (c’est d’ailleurs ce qui plaît tant), nous irons au plus près de nos interlocuteurs. Dans un lieu qu’ils affectionnent particulièrement ou même directement dans leur salon !
Qu’entendra-t-on dans le premier épisode du 2 avril ?
La première série est consacrée à la nouvelle. Parce que la littérature, c’est la vie, l’épisode s’ouvre par une petite marche songeuse sous la pluie qui m’amène auprès de Danièle Pétrès, rédactrice en chef de L’Inventoire, qui nous parle avec beaucoup de passion de l’origine de la nouvelle en général et de celle qu’elle vient de publier en particulier, chez L’Ourse Brune. Son éditrice, Martine Paulais, explique ensuite ce qu’est une nouvelle « publiable » et les pièges qu’il est préférable d’éviter. Quant aux questions d’auditeurs, surprise…
Quand on entend littéraire, on s’imagine parfois austère…
Ce podcast est très vivant, au contraire ! Il s’adresse aux gens qui aiment écrire, ainsi qu’à tous ceux qui aiment entendre des histoires. Parce que j’ai pris le parti de raconter et de faire raconter, en étant toujours in situ. On va, on accompagne, on échange. Le montage est fait de façon assez ludique et dynamique, avec de la musique, des jingles… Il y a un côté exploration et enquête, mais pas journalistique. J’annonce d’emblée que je ne suis pas une spécialiste du genre de la nouvelle. Pour autant, celui-ci plaît, et il y a beaucoup dire sur son histoire et son avenir. Alors on tend le micro à ceux qui en parlent le mieux.
Que nous réservez-vous pour la suite ?
Le podcast N°2 sera dédié aux concours de nouvelles, avec notamment les interviews de Bernardo Toro, directeur de la revue Rue Saint Ambroise, Delphine Tranier-Brard, responsable pédagogique d’Aleph- Ecriture et Inès Dalery qui a suivi les ateliers d’écriture de nouvelles à Aleph (toutes deux lauréates du dernier concours de la revue).
Nous irons prochainement à la rencontre d’Erwan Desplanques, dans sa ville, Bordeaux. Nominé en 2016 pour le Goncourt de la nouvelle, cet auteur vient de publier un nouveau recueil, La part sauvage, aux éditions de l’Olivier, qui est l’une des maisons actives en matière d’édition de nouvelles. Ce sera donc un vrai temps d’échange. En tout cas, nous essaierons de garder cet équilibre : des informations, de petites lectures plaisir, des astuces d’écriture et une parole de professionnel de l’édition. La seconde série portera sur la poésie et la troisième, qui devrait tomber cet hiver, sera sans doute consacrée au conte et à la littérature jeunesse.
Peut-on encore laisser des messages sur le répondeur ?
Bien sûr ! Il est là pour recueillir les questions relatives à l’écriture. Je ne la conçois pas uniquement comme une réserve à questions, mais aussi une réserve de voix. C’est-à-dire que certain.e.s auront la surprise de s’entendre dans les épisodes et que leur voix accompagnera le podcast. Je peux déjà vous dire que c’est parfois très poétique.
Propos recueillis par Lucile Métout