En partenariat avec Bayard, l’atelier Écrire et éditer son histoire de vie propose l’aventure de la transmission écrite de son histoire de vie. Patrick Oudot de Dainville a suivi ce parcours d’écriture, Bayard vient d’éditer son livre. Sylvie Neron-Bancel, en charge de ce programme conçu par Aleph-Écriture, lui a demandé ce qu’il retient de cette expérience humaine. La prochaine session de ce programme démarre le 18 janvier 2024.
Sylvie Neron-Bancel : À qui destiniez-vous le livre Nomade de l’existence, que vous avez écrit au cours de la formation Écrire et éditer son histoire de vie, en partenariat avec Bayard ? Pourquoi était-ce important d’écrire et de revenir sur vos origines, votre carrière pendant trente ans chez L’Oréal, les rencontres qui vous ont marqué ?
Patrick Oudot de Dainville : Quand j’ai démarré l’écriture du récit de ma vie je n’avais pas vraiment réfléchi aux destinataires principaux jusqu’à ce que notre coach Renée Combal-Weiss, nous demande d’écrire une « Lettre aux destinataires » en trente minutes !
Et là, l’évidence m’est apparue : ce récit s’adresserait à mes deux filles que je n’ai pas vu grandir, principal regret de ma vie. Je voulais qu’elles découvrent qui j’étais, avec mes vulnérabilités, ce qui m’avait animé, guidé sur mon chemin de vie. Je souhaitais partager des temps forts de mon existence qu’elles ignoraient. Dans un deuxième temps, je souhaitais laisser une trace écrite sur les valeurs de notre famille et un témoignage sur la transformation du monde à laquelle j’avais pu assister dans mes pérégrinations. Enfin, je souhaitais leur montrer que le chaos a du bon, que les rencontres sont essentielles et que face aux problèmes et défis de la vie, la clé est de se poser les bonnes questions.
Je me suis toujours considéré comme un citoyen du monde, en exploration, cherchant à comprendre le sens de la vie.
Nomade de l’existence, ce titre reflète-il votre parcours de vie ? L’aviez-vous en tête dès le départ ?
Depuis ma petite enfance au Cambodge, j’ai eu cette intuition que le monde avec sa diversité culturelle était fascinant. Ma curiosité naturelle m’a amené à m’intéresser très jeune à toutes ces civilisations et à leurs modes de pensée. Je me suis toujours considéré comme un citoyen du monde, en exploration, cherchant à comprendre le sens de la vie.
Alors que j’avais pratiquement fini l’écriture de mon récit, j’ai découvert que Montaigne pour lequel j’ai beaucoup d’admiration s’était qualifié de « Nomade de l’existence ». J’ai eu un flash : j’avais trouvé le titre mon livre !
Vous vous êtes initié durant votre carrière en Asie, aux haïkus, et avez choisi de commencer chaque chapitre par un haïku. Pourquoi ce choix ?
J’ai découvert les haïkus lors de mon premier séjour en Asie il y a quarante ans. J’ai tout de suite été attiré par cette forme de poésie qui permet de parler de l’évanescence des choses et de la vie, avec profondeur et simplicité en dix-sept syllabes seulement !
Alors que je commençais à écrire, spontanément des haïkus sont apparus et j’ai alors décidé de démarrer chaque chapitre par un haïku ce qui me permettait d’en cristalliser l’essence et l’essentiel. Je n’ai pas respecté toutes les règles japonaises du haïku mais j’en ai conservé la forme structurante des 5,7,5 syllabes.
Vous qui avez voyagé et séjourné dans le monde entier, l’écriture vous a -t-elle conduit à effectuer un autre voyage, un voyage intérieur ?
Comme je le raconte dans mon récit j’ai réellement démarré mon voyage intérieur lors de ma formation de coach, il y a dix ans. L’écriture m’a permis de réaliser en quelque sorte une synthèse, une convergence des deux voyages qui ont rythmé ma vie : le voyage vers l’extérieur à la découverte du monde et des autres, suivi du voyage intérieur à la découverte de moi-même, sur mon chemin d’individuation.
Que vous ont apporté les propositions d’écriture durant les sessions ? Le groupe était-il porteur pour vous dans l’écriture ? Vous êtes-vous senti accompagné ?
Au fil des sessions en présentiel, à Paris, chez Aleph, avec Renée Combal-Weiss, j’ai découvert des approches différentes pour parler d’un souvenir, d’une personne, d’un événement. J’ai pu les expérimenter puis bénéficier du feed-back bienveillant et exigeant de Renée et des trois collègues de notre groupe. Sans cet accompagnement, je n’aurai jamais pu écrire ce livre. De plus, j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à écrire en expérimentant grâce à l’approche très pédagogique proposée par Aleph. J’aurai difficilement pu être mieux accompagné !
Aviez-vous confiance en vous dès le départ en écrivant ? Avez-vous vaincu des peurs ? Quels conseils pourriez-vous donner à ceux qui auraient envie de se lancer dans l’écriture de leur récit de vie ?
Très franchement, quand j’ai commencé l’atelier d’écriture je ne savais pas si je serai capable ou non d’écrire et si le résultat final serait satisfaisant ou non. Mais très vite une évidence m’est apparue : j’aimais passer des heures à mon bureau à écrire et les idées et les mots venaient de façon fluide. À ce moment-là j’ai su que je remettrai un jour ce livre à mes filles.
Le meilleur conseil que je peux donner à ceux qui veulent se lancer dans l’aventure de l’écriture de leur récit de vie -oui c’est une aventure excitante- , est de s’inscrire à un atelier d’écriture chez Aleph !
S.N.B.
Prochaine résidence d’écriture en résidence : du 11 au 16 février 2024 à Saint-Jacut-de-la-mer
Prochaine session Ecrire et éditer son histoire de vie : du 18 janvier au 13 septembre 2024, via Teams. Ce programme sera animé par Anne Baatard.
Renée Combal-Weiss animera un atelier préparatoire à Aleph-écriture « Ecrire et éditer son histoire de vie » le 29 janvier à Paris. Pour aller loin, c’est ici !