Les Carnets d’été sur les écoles d’écriture européennes de L’Inventoire s’ouvrent sur une promenade dans Turin, où Aleph-Ecriture anime un stage à la Scuola Holden.

Par Estelle Lépine

Ecrire à Turin. Y venir connaissant la ville ou non, ayant ou non rêvé aux arcades de ses rues, aux splendeurs de ses places, à son horizon de montagnes, à son glorieux passé industriel, ses écrivains mélancoliques, ses déclins et ses renaissances.

Piazza Vittorio

Y marcher. Sentir le pouls de Turin, ses présences actuelles et passées. Monter dans un tramway et parcourir une ligne. S’arrêter sur une place. Regarder les visages, la texture du ciel. Les couleurs des murs et des pierres sous les pieds. Fermer les yeux. Ecouter la bande-son de la ville.

Noter cela, tout cela, dans le mouvement d’ouverture de la marche et de l’écriture, de l’ailleurs et de l’écriture.

Peu à peu laisser venir un personnage comme un double de sa propre présence. Il, elle, serait là, à Turin, quelques jours, pourquoi ? Traverserait ce qui a été traversé, verrait ce qui a été vu, chercherait quelque chose ? Ferait des rencontres ?

Resterait ?

Rentrerait ?

Ecrire à Turin ce sera ça, s’aventurer dans une zone faite d’un réel où s’immerger et de ses échos intérieurs, à la croisée de la présence vive d’une ville aux multiples mémoires et de l’imaginaire qu’elle ouvre en nous. Un pied dans Turin, un autre dans un espace à réinventer sur la page.

« Une ville, pour moi, avant d’être une  masse minérale ” plus ou moins bien sculptée et donc plus ou moins belle, constitue un enchevêtrement d’existences passées, présentes et imaginées et un entrecroisement de vies sans cesse renouvelé : une ville est comme le livre de sable de Borgès, il est différent chaque fois qu’on l’ouvre. »

Claude Raffestin, dans Le Goût de Turin (éd. Mercure de France)

E.L.

Le séjour d’écriture animé par Estelle Lépine pour Aleph en cette fin d’été se déroulera du 25 au 28 août à la Scuola Holden de Turin

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