Nous poursuivons notre tour d’horizon des établissements qui proposent des programmes d’écriture créative partout dans le monde. Aujourd’hui, carnet de voyage de Danièle Pétrès, qui a rencontré Jordi Muñoz, Directeur de L’Escola d’Escriptura à Barcelone, membre de l’EACWP.
Ilôt de verdure et de calme au cœur de Barcelone (le quartier du Pau et des Rambla), l’Escola d’Escriptura, se cache derrière un grand porche qui abrite un immeuble du 18ème siècle. Lorsqu’on ouvre la porte de l’école sur le bureau des inscriptions, une centaine de couvertures de livres ornent le mur, comportant les titres qu’ont publié tous les élèves de l’école dans l’année : poésie, roman, nouvelle, essai, tous les genres sont représentés.
Membre de l’EACWP (European Association of Creative Writing Programmes) tout comme Aleph-Écriture, j’ai eu, grâce à cela, le privilège de découvrir cet endroit secret de Barcelone, guidée par Jordi Muñoz, le Directeur de l’école et Paco, professeur et responsable de l’enseignement à distance.
L’histoire de l’école se confond avec la vigueur de la vie littéraire et culturelle de Barcelone, à la fois catalane et espagnole. L’Escola a été fondée il y a 17 ans, en avril 1998. Au début, elle ne proposait qu’une vingtaine de cours et comptait 300 élèves.
L’Escola d’Escriptura accueille aujourd’hui sur l’année plus de 2000 élèves, et Jordi Muñoz me précise que cela en fait la 2ème école en terme de fréquentation après la Gotham Writers Workshop (à New-York. Notons par comparaison qu’Aleph-Écriture accueille 1800 élèves à l’année et dispense 270 ateliers).
Au-delà de 5 classes annuelles, on découvre dans son catalogue pas moins de 100 cours ou ateliers, répartis sur toute l’année, pour des classes qui n’excèdent pas 12 élèves. Les cours online sont en plein essor, et disponibles en espagnol et en catalan.
Mais la particularité de cette école et sans doute aussi la clé de son succès réside à fois dans la passion de ses dirigeants et de ses équipes, et dans la remarquable synergie qui s’opère dans un lieu qui regroupe sur 5 étages : une bibliothèque fréquentée par les écrivains et les chercheurs (ouverte aux élèves également), un patio où déguster un rapide déjeuner ou siroter un café, un salon où rencontrer ses amis, et au sommet de l’édifice, dans deux petits bureaux, l’équivalent de la SACD (ou de la SGDL), où officient deux juristes, chargés de répondre aux questions des écrivains concernant leurs droits. Vu l’étroitesse des lieux, c’est l’occasion pour nous de constater que l’Espagne ne dispose pas d’une défense très organisée du droit d’auteur comme c’est le cas en France (rappelons ici que le droit d’auteur a été initié en France par Beaumarchais).
Ici les écrivains sont chez eux, un endroit sans équivalent en France, où auteurs en devenir et écrivains installés cohabitent. Un lieu rempli de joie et d’intelligence, celle de transmettre la passion de l’écriture à tous.