Warning, attenzione, wees voorzichtig, pass auf !
L’EACWP (European Association of Creative Writing Programmes) est une belle association qui regroupe des écoles d’écriture et des universités qui enseignent l’écriture créative en Europe. Une trentaine d’institutions la font vivre, issues de seize pays. Aleph Ecriture en fait partie, assurant une présence et un engagement dans toutes ses actions.
La conférence annuelle de l’EACWP pour 2018 s’est tenue à Bruxelles, du 13 au 15 septembre. Elle était organisée par l’équipe de Creatief Schrijven, l’école d’écriture belge néerlandophone, basée à Anvers. Sa directrice, An Leenders a su organiser et coordonner un programme passionnant avec une logistique sans faille. Cette édition aura marqué les esprits par un programme très ambitieux.
J’ai assisté à ce moment formidable d’échanges culturels et de pratiques d’enseignement de l’écriture et je vais vous en faire un compte-rendu positif et enthousiaste !
Le thème de cette conférence : « out of the box » a donné lieu à de très nombreux ateliers, des présentations multiples, vivantes et des discussions riches, en déclinant les sujets suivants : l’amour de l’apprentissage, les ateliers d’écriture créative, « de l’histoire au dialogue », comment s’engager dans l’écriture numérique et inventer des « boîtes à histoire » (sur le thème de l’UE).
Alors, concrètement, j’ai ouvert mes oreilles et mes yeux pour apprendre comment on réalise un podcast avec des jeunes formateurs belges compétents et impliqués. Ou bien encore, j’ai été fasciné par un finlandais habité qui m’a montré comment écrire, en la scandant, une incantation digne de celles de runes le l’épopée du Kalevala. Je suis resté scotché par la description du cours de fiction historique qui est enseigné à l’Université de Bath, en Angleterre… Saviez-vous que 500 étudiants y suivent des programmes certifiants de « creative writing » ?
Sortir des sentiers battus, inventer des pratiques et innover dans l’apprentissage : des défis communs pour tous les membres de l’EACWP, passeurs du savoir écrire et du pouvoir s’exprimer.
Nous étions 80 experts, animateurs, professeurs, écrivains, responsables pédagogiques, venus d’une douzaine de pays et avons échangé sans relâche, avec l’anglais comme langue principale de dialogue. De fait, tous les participants sont des acteurs impliqués au quotidien dans l’écriture et surtout son enseignement, sous toutes ses formes : chacun ici possède une véritable expérience, un vécu et de l’expertise à partager. Chaleur humaine et grande intelligence, voilà ce que j’ai ressenti à leur contact.
Aleph-écriture était y représenté par deux formateurs, Marie-Pascale Lescot et moi, et nous avons assisté à plusieurs ateliers et présentations : pas une seconde à perdre, le rythme était soutenu ! (notons qu’Aleph- écriture est la seule institution francophone présente dans l’association à ce jour).
Ce qui fut remarquable dans ces trois jours est avant tout la diversité des modes d’enseignement et le spectre des publics touchés : jeunes et adultes, en difficulté ou pour le plaisir, débutants ou aguerris, étudiants ou passionnés.
On y a décliné des sujets actuels, notamment les façons d’aborder le numérique sous toutes ses formes, tant pour les apprenants que les animateurs. Question centrale que chacun aborde avec plus ou moins de confort, mais assurément avec détermination dans chaque école ou université ;
Mais ne furent pas oubliés : le slam, la poésie, la fiction historique, l’interculturalité ou nos fameuses formules magiques de Finlande. Furent également abordés les approfondissements autour de la nouvelle, de la création de personnages, sans oublier la question centrale du retour fait à quiconque écrit, sous quelque forme que ce soit.
Chaque intervention avait pour but premier de permettre de se projeter sur la réussite d’ateliers ou de cours et les participants sont tous repartis avec des boîtes à outils bien remplies, des idées fraîches, des tonnes de bonnes pratiques. Très concrètement, les exemples de ce qui se passe un peu plus loin ont conforté ou remis en question la vision de tous.
A Bruxelles, ville ô combien symbolique de la construction européenne, l’ensemble de ceux qui ont suivi cette conférence de l’EACWP ont assurément ressenti la force de la culture commune de cette « écriture créative » qui nous est chère. L’Europe des écrits, des intelligences et des livres, comme celle des auteurs et des lecteurs est une puissante réalité, qu’il était bon de ressentir et de vivre.
La convivialité ne fut pas oubliée, avec une mémorable soirée de clôture à la « Pianofabriek », centre culturel et de spectacles bruxellois. Des séances intenses de slam et poésie déclamée ou chantée ont séduit les formateurs en écriture, heureux de se retrouver dans cette convivialité que nos amis belges savent faire vivre.
Plus que jamais, l’implication d’Aleph Ecriture au sein de l’EACWP apporte beaucoup de positif à notre vision et nous rend fiers d’être des européens engagés dans l’apprentissage de l’écriture et son évolution permanente.
Merci à l’EACWP, vive l’Europe humaniste des plumes, celle pour laquelle je vote les yeux fermés.
We’ll meet again, don’t know how, don’t know when…
Jérôme Vaillant
NB: L’EACWP organise, outre ses symposia et conférences, des séminaires de formation de formateurs et des concours de nouvelles.