Voici un poème qui résonne avec notre concours « Nuit(s) », plein d’une poésie qui nous a touchés.
Pierre Gravagna
Du temps où je chassais la baleine
Aux temps lointains
Où nous chassions la baleine.
Quand sa graisse se vendait
Au même prix que la fille.
On entendait ronronner,
Dans les nuits portuaires
Aux ventres des baleinières
Les vieux Diésels fatigués.
Ô ! Mon Amour ! Ma Gargouille !
Celle qu’on jouait aux dés.
Dans des parties privées.
A l’arrièr-sal d’un sal bistrot
Où je t’ai perdue aux jeux.
Mon Amour ! Mon Angèlo !
Si rouge de ma colère
Que je transpirais le soufre.
Avec un faux air distrait
Toute ma nuit portuaire,
Mes deux poings désespérés
Pour m’enfuir aux Abysses
J’allais embarquer de nuit
A bord du frêle Kayak Inuit
Au loin bourdonnait,
Au ventre de ma baleinière,
Mon beau Diésel abandonné.
A sa nuit solitaire.
Du temps si proche où je chassais la baleine.