Le salon de la revue se tient tous les ans, sous la Halle des Blancs Manteaux au mois d’octobre. Nous y nous avons découvert des revues dédiées à la fiction, à la poésie ou à l’autobiographie. Belles, inventives, poétiques, courageuses aussi, elles accueillent de nouvelles plumes, suscitent des rencontres, et témoignent des évolutions de la création littéraire contemporaine. Deux articles pour découvrir où envoyer vos prochains textes.
Zone Critique
Zone Critique est une média culturel dont la revue papier est éditée trois fois par an. Cette publication propose une étude approfondie par la littérature et le cinéma des grands enjeux de notre époque et développe une section “Créations” pour « revaloriser le format court et la nouvelle qui connaissent un certain rejet éditorial ».
Le magazine édite ainsi des nouvelles sur son site en ligne. Le format : 4 000 à 6 000 signes, et des critères précis pour la catégorie « fiction »: « intriguer, émouvoir, faire peur ou faire rire vos lecteurs ».
Dans le numéro « Fête« , la revue comporte des analyses d’œuvres littéraires (Philippe Muray, Rabelais, Monica Sabolo…) ou cinématographique (Kechiche, Pialat). Des entretiens inédits avec Jean-Jacques Schuhl et Simon Libérati, Agathe Saint-Maur, Thomas André, mais aussi Bret Easton Ellis…
Collection de nouvelles Vrilles
Depuis un an, le magazine a créé la collection « Vrilles » pour éditer des nouvelles d’environ 20 000 signes. Humoristiques ou engagées, le par leur ton, ces nouvelles sont de celles qu’on ne lâche pas en plein milieu.
Deux catégories : « réel » ou « fiction ».
La catégorie « fiction » regroupe des nouvelles dont le but est d' »intriguer, émouvoir, faire peur ou faire rire les lecteurs. Aller à l’essentiel (pas de scène “générale” ou contemplative ».
La catégorie « réel » inclut tout ce qui ne relève pas de l’imaginaire. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de fiction, simplement, elles sont incarnées. Il s’agit d’une version courte du récit de soi, très représenté dans le monde éditorial ».
« J’étais pauvre, isolé, c’est-à-dire honnête ».
La nouvelle « Contrôle » d’Olivier Liron est particulièrement jubilatoire. C’est l’histoire d’un auteur, qui, parce qu’il a publié son premier roman, décide de se consacrer à l’écriture à plein temps. Un parcours dans les arcanes de Pôle Emploi et de la CAF avec pour unique soutien sa mère, qui n’est pas la plus habile conseillère qui soit. Un voyage au bout des illusions d’un écrivain lambda (même si tout finira plutôt bien). Extrait « J’étais pauvre, isolé, c’est-à-dire honnête ».
Vinaigrette, revue moléculaire de photo-poésie
Alors qu’elle s’apprêtait à envoyer des cartes postales ornées de poèmes à ses amis pendant le confinement, Sandrine Cnudde a l’idée de créer sa maison d’édition. Chaque enveloppe contiendra alternativement une œuvre demandée à un photographe, et un poème à un auteur. Ce dialogue entre la mise en page, la mise en conversation des trois œuvres : l’objet, le poème et la photographie, ont été une évidence dès le début pour la fondatrice de Vinaigrette.
D’un coût modique (6 euros), la mise en page et la réalisation de cet objet-poétique réalisée par Sandrine Cnudde, rencontre le succès rapidement. Au bout de 29 numéros, Vinaigrette a su fédérer des signatures prestigieuses, et parmi elles : Valérie Rouzeau, en poésie et Anne-Lise Broyer en photographie.
Un objet poétique à offrir ou à se faire adresser durant toute l’année grâce à l’abonnement ! Tout savoir de la revue Vinaigrette ici.
Pourtant
La revue a été fondée en 2024 à Lyon, et présentait « Là », son 8ème numéro, avec une lecture-projection aux Blancs Manteaux qui affichait complet. Dans ce numéro, un très beau texte d’Isabelle Simon, nouvelliste belge, et une série photographique de Vanessa Kuzay, qui cherche en revenant en Pologne, berceau de sa famille, à reconstituer le puzzle d’une mémoire à reconstruire.
Une belle revue de 160 pages, en couleurs, avec des primo-publiés, des talents émergeants de la photographie déjà remarqués à Arles, et des invités dans le domaine littéraire tels que Marcus Malte, et pour ce numéro Anne Bourrel.
La revue a pour objet un travail d’écriture et de recherche d’images photographiques qui se rencontrent pour retrouver « le plaisir des bonnes histoires, le vent des poèmes, le grain et le piqué de l’argentique, la labilité du numérique. Chaque numéro explore un thème de ce que nous avons en commun, l’air du temps et les préoccupations du monde tel qu’il va ».
Prochain appel à texte : en ligne fin novembre !
Lire le 2ème volet de l’article ici
Danièle Pétrès
L’annuaire du salon La revue des Revues, qui présente chacune d’entre elles par thème, c’est ici.