Sophie Divry anime en ce moment à Aleph le stage « Libérer l’imaginaire ». Le 4 mars paraît son prochain livre « Curiosity » (éd. Notabilia). Nous avons eu envie de jouer avec ce livre à paraître, en lançant un concours à partir d’une proposition d’écriture connue des habitués des ateliers – écrire à partir de la première phrase d’un roman… sauf sauf sauf que cet incipit est la pointe émergée de l’iceberg : celui d’un livre encore inconnu à ce jour…
Cet incipit, le voici :
« Dieu me parle tous les matins entre 8 heures et 10 heures »
Pour alimenter ou satisfaire votre curiosité, voici quelques éléments : celui à qui Dieu parle est un « rover », un « astromobile » (un laboratoire scientifique roulant) qui habite une autre planète que la Terre ; pas un rover basique, mais un rover sociable, un robot qui cherche des amis, qui monologue et s’interroge….
Nul besoin d’en savoir plus car l’idée de cette proposition n’est pas de poursuivre la « fantaisie martienne » de Sophie Divry mais de vous élancer dans le sillage de cette phrase. Qui parle ? Un être, une machine, une voix intérieure ? Est-ce un chuchotement, une déclaration tonitruante, une plaisanterie ? Quelle vie, quel état mental, quel lieu habite cette voix ?
À propos de son stage, Sophie Divry avait dit « J’attends des participants qu’ils n’aient pas peur. C’est le seul critère. Qu’ils se lâchent. Tant pis si leur texte n’est pas parfait. Il ne faudra pas être perfectionniste. Ce que je veux faire avec eux, c’est un saut dans l’imaginaire, dans la pensée. C’est leur donner des pistes pour sortir de la réalité, sortir de leur petit moi. Peut-être que certains trouveront ça difficile de s’imaginer devenir télépathe, se transformer en chien, fomenter un complot mondial… mais si on ne s’amuse pas à pousser les limites en écrivant, quand le fera-t-on ? ».
En résumé
- Écrire à partir de l’incipit : « Dieu me parle tous les matins entre 8 h et 10 h. »
- 1500 signes maximum (espaces compris),
- Une seule participation par personne,
- Les textes seront rédigés en français, au format suivant : police Arial, taille 12, interligne 2.
- Chaque texte devra comporter, inclus dans le document, le nom de son auteur ou son pseudonyme.
- Il devra être déposé via le formulaire ci-dessous avant le 17 février 2021 à 23h59.
- Les 5 lauréats du concours sélectionnés par notre jury recevront par la poste le livre de Sophie Divry, Curiosity, éd. Notabilia, 2021.
- Les résultats seront communiqués par mail aux gagnants et publiés sur le site de l’Inventoire le 23 février 2021.
Le concours est clos. Merci à ceux qui ont participé et rendez-vous le 23 février pour les résultats.
Par ailleurs, une rencontre en ligne avec Sophie Divry aura lieu le 24 février, animée par Sylvie Neron-Bancel. Ouverture des inscriptions le 19 février 2021.
Sophie Divry est née à Montpellier en 1979 et vit à Lyon. Elle a travaillé comme journaliste pour le mensuel La Décroissance et collaboré régulièrement à l’émission « Des Papous dans la tête » sur France Culture. Depuis son premier livre, « La Cote 400 », publié en 2010, elle publie très régulièrement, renouvelant avec constance et jubilation son approche de la fiction, des genres et du style. Ont suivi « Journal d’un recommencement » (2013), « La condition pavillonnaire » (2014), « Quand le diable sortit de la salle de bain (2015), « Trois fois la fin du monde » (2018). Ses livres sont publiés chez Notabilia, à l’exception de « Cinq mains coupées », polyphonie documentaire sur cinq gilets jaunes mutilés durant les manifestations, paru aux éditions du Seuil en 2020. Outre son travail de fiction, elle est aussi l’auteur d’un essai, « Rouvrir le roman » (2017), qui balise les enjeux du romanesque pour sa génération.
« Si je reprenais la même manière d’écrire d’un livre à l’autre, je m’ennuierais. C’est déjà assez ingrat d’écrire, je n’ai pas envie de me barber moi-même. Flaubert et Annie Ernaux le disent chacun à leur manière, chaque livre contient en lui sa propre forme, qu’il faut trouver selon son projet. Et comme je change de sujet à chaque livre, il change automatiquement de forme. J’aime explorer la grande Maison littérature, et pas un seul de ces genres. Mais, avec les années, il y a des continuités qui se tissent, sur la question politique ou sur le thème de la solitude. »