En réponse à notre appel à écriture, « La maison farfelue », voici un texte et une photo de Colette Marechal
C’est une maison de ville, protégée par un haut mur. Derrière ce mur, une cour, une grande dalle, un marronnier, un noisetier, un banc de pierre. Classique. Les gens qui habitent là portent des pantalons et des robes de couleur, toujours. Et des chapeaux aussi. Quand ils sortent, quelle que soit l’heure, ils semblent danser. Ils tournent, se retournent, regardent en haut, regardent en bas, à droite, à gauche, et bras dessus, bras dessous, partent d’un pas décidé. La porte se referme. Aux beaux jours, prends le temps. Guette leur départ, et reste sur le trottoir d’en face. Ne bouge pas. Patience. Tu as de la chance! Regarde! Une escouade de mini montgolfières, ballons multicolores, monte dans le ciel clair. Bulles fragiles, conduites par des pilotes invisibles, elles planent, glissent et s’élèvent encore. Ce n’est pas le bruissement du vent que tu entends, ce sont les murmures, les rires et les chants des aérostiers. Le temps d’un vol d’hirondelle, d’un clin d’œil, ils disparaissent. Monsieur et Madame reviennent. Nez en l’air, sourire aux lèvres, quelle belle journée.