Finaliser son manuscrit est souvent une étape cruciale. Il s’agit de passer du secret de l’écriture à révélation à un public, éditeurs, puis lecteurs. L’écrivain et formateur Christophe Duchatelet animera « Le cercle de lecteurs – manuscrits finalisés » les 22 et 23 mars 2025 via Teams. Pour ceux qui souhaitent faire entendre leur texte avant de le diffuser, c’est maintenant !
L’Inventoire : Qu’est-ce qui est le plus important pour aboutir dans son projet d’écriture ?
Christophe Duchatelet : Savoir faire émerger une voix et un univers, trouver la langue qui va le porter, puis se laisser traverser par ces flux.
Qu’est-ce qui vous apporte des bonnes énergies pour écrire ?
La lecture, la contemplation, l’exploration des rêves, les voyages en train, les salles obscures de cinéma, les bons vins, la traversée de paysages. Les bonnes énergies sont aussi entraînées par l’intensité dramatique qui se dégage des récits et des personnages que l’on traque. C’est pourquoi il importe pour un auteur en herbe de se placer dans un environnent narratif en adéquation avec son histoire personnelle et ses aspirations profondes. Sans quoi, l’énergie de l’écriture peut vite s’épuiser.
Quand sait-on que son approche d’un projet d’écriture est pertinent ?
Lorsque l’on prend plaisir à écrire et que le récit surprend et vous apprend quelque-chose sur vous-même. À ce moment-là, généralement l’écriture trouve sa langue, son rythme, elle devient une évidence, elle commence à vous porter. C’est un petit moment grâce, fugace, il ouvre des portes : vite, il faut s’y engouffrer pour aller plus loin.
Quels ressorts activent en vous l’enseignement, qui ne sont pas à l’œuvre dans l’écriture de vos propres textes ?
Par ma pratique de performeur, j’essaie de transmettre mon énergie, en plus des savoirs d’écriture puisés dans mon expérience. L’enseignement implique un engagement du corps, une certaine mise en scène. On écrit aussi avec un corps, car nous sommes, d’un point de vue organique, traversés par les récits de l’Histoire et des mémoires, humaines et non humaines : nous pouvons écrire depuis le corps d’un animal, voir le monde à hauteur d’un scarabée comme Gregor Samsa dans La Métamorphose de Joseph Kafka ou d’un cyborg spéculatif, comme l’a défini Donna Haraway, ou d’un ibis rouge dans une mangrove après une tempête (retrouver l’intégralité de cet entretien ici) .
DP
Christophe Duchatelet est l’auteur de trois romans : Le Stage agricole, Flammarion, 1997. Pelles & Râteaux, Calmann-Lévy, 2008. Par-dessus ton épaule, Grasset, 2017. Il travaille dans l’édition notamment comme conseiller littéraire. Il animera également « Faire émerger un projet romanesque » du 15 au 19 juillet 2025 à Paris en présentiel. Extrait de l’entretien qu’il nous a accordé exprimant son approche du roman.
Cofondateur de La Revue Perpendiculaire(Flammarion, 1995-1998). Titulaire d’un master de Création littéraire à l’Université de Paris 8, ses recherches littéraires explorent la question des voix (humaines et non humaines) à travers des récits aux accents fantastiques (écologie, nouvelle alliance avec le vivant).