Le roman américain parcourt la nature, la frontière, interroge la violence, l’identité, la différence. Venez découvrir la littérature américaine par l’écriture, en 4 week-ends. Les 12 et 13 octobre 2024, Camille Berta inaugure ce voyage conçu avec Valérie Mello, autour du thème « La nature au coeur de l’écriture« , en résonance avec le festival America.
L’Inventoire : La littérature américaine nous parle encore des rapports qu’entretient l’individu au monde (et pas seulement de l’individu avec lui-même). Est-il question de retrouver un espace mental plus vaste en envisageant le paysage américain ?
Il y a de nombreuses correspondances entre la littérature américaine et la littérature européenne. De nombreux auteurs américains ont lu et inscrivent leur démarche dans celle d’auteurs français notamment. En explorant les textes des auteurs américains, on peut sortir d’un univers connu, ce qui permet d’ouvrir notre espace mental et de changer de registre.
Pour ma part, j’ai commencé mon voyage littéraire avec des auteurs de la côte Est comme Philip Roth et Paul Auster. Et puis, je me suis embarquée sur la route avec Kerouac. Mais pour défricher ce territoire vaste et complexe, il faut écouter d’autres voix, comme celles des Amérindiens, que font entendre Jim Harrison ou Louise Erdrich. C’est aussi en lisant des auteurs qui ne sont pas nés aux Etats Unis, mais qui y vivent, comme Chimamanda Ngozie Adichie ou Jamaica Kincaid, qu’on peut poser un regard singulier et multiple sur l’Amérique, et sur le monde.
« Amener les participants à placer la nature au cœur de leur écriture »
L’espace naturel, la place du paysage en Amérique est quelque chose que nous ne connaissons le plus souvent que dans les films (Rappelons ici que la France a la taille de l’état du Texas). « Dans la nature tout peut arriver comme sur une toile blanche » raconte Pete Fromm. Est-ce cette toile que vous amènerez les participants à parcourir ?
Oui, j’aimerais amener les participants à placer la nature au cœur de leur écriture. Il sera question d’interroger leur rapport à la nature comme le font certains écrivains américains, et notamment ceux associés au « Nature Writing ». Pour eux, le pays, au sens de territoire ou de paysage est au cœur du récit, il en est la raison d’être. Il occupe parfois même la place du personnage principal.
L’Inventoire : Comment vous est venue l’idée de cette traversée de l’Amérique ?
Camille Berta : J’ai traversé une première fois l’Amérique quand j’étais enfant. Je montais à cheval dans un ranch du Wyoming grâce à des romans offerts par ma grand-mère. A l’adolescence, j’ai pris l’avion pour le Mississipi et j’ai découvert l’accent du sud et la société de consommation. Devenue adulte, j’ai vécu quelques années dans la baie de San Francisco. Trois Amériques bien différentes, et il en existe tant d’autres. C’est par la lecture que je continue à explorer ces Amériques. Voilà pourquoi j’ai eu envie de cette invitation au voyage.
DP
Camille Berta a vécu quelques années en Californie. Elle a aimé découvrir les grands espaces de l’ouest américain, ses forêts millénaires et ses déserts arides, mais aussi jouer avec une autre langue.
Avec Valérie Mello, elle a conçu un cycle d’ateliers pour écrire en compagnie d’auteurs Américains : La Traversée de l’Amérique. Retrouvez toutes ses formations ici.